• Là dans ta veine, tu le sais,
    Il y a le sommeil qui va descendre
    Et puis sous le soleil qui naît
    Nous ne pourrons plus nous comprendre,
    Je ne peux plus rien te donner
    Et tu ne peux plus rien me prendre,
    Monsieur Dealer je te connais
    J'ai bien envie de te descendre

    Petite sœur, poignets fragiles,
    Petite voix cassée, absente,
    Deux grands yeux fixés sur l'exil
    Petite fleur légère, cassante

    Dans cette chambre un peu baroque,
    Un peu sordide et un peu sale,
    Entre les Indes et le Maroc,
    Dans ce clair-obscur de vestale
    Tu restes là me regardant,
    Les mains tremblantes sous la toile,
    J'ai vu la Mort à dix-sept ans
    Sous cette lumière verticale

    Il y avait un goût amer
    Dans cette pièce froide et close,
    Pas de jetée et pas de mer,
    Pas d'aurore tirant vers le rose

    Le dealer finira tranquille,
    Loin des hôpitaux, ces cliniques,
    Protégé par les imbéciles,
    Par le système et par les flics
    Dans un décor très décadent,
    Avec ton fric, avec ta peine,
    Avec ta mort, avec ton sang,
    Ta solitude, avec tes veines

    Petite sœur, poignets fragiles
    Petite voix cassée, absente
    Deux grands yeux fixés sur l'exil
    Ce matin là... dans l'ambulance

    Berceuse pour une shootée, Bernard Lavilliers


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  • Dans la douce tiédeur de cette étrange alcôve
    Dans ce calme nocturne lorsque nos corps se lovent
    Dans les traces furtives de baisers enfiévrés
    Qui découvrent et suivent votre corps sublimé

    Dans des volutes éphémères j'ai esquissé
    Des mots d'amour sur votre chair abandonnée
    Faisant monter votre désir, vos volontés
    De succomber aux plaisirs de volupté

    Dans des caresses folles et désorientées
    Dans mes doigts qui vous frôlent et vous font chavirer
    Un plaisir indicible  prend naissance et vous pâme
    Orgasme digital qui vous foudroie Madame

    L'effleure du mâle


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  • Mon cœur semble tout froid, une page est tournée,
    Voici venu pour toi le temps de t'envoler.
    Comme une chrysalide que tu vas déchirer
    Dans la chaleur timide d'un soleil de mai.

    Et encore une fois la plume est en ma main
    La page blanche et nue semblant me dire « Viens ».
    Les phrases se dessinent dans mon cerveau meurtri
    Et dans mon cœur blessé de ta nouvelle vie.

    Je voudrai m'empêcher de noircir des feuilles
    Mais, quand je pense à toi les mots viennent tout seuls.
    Je voudrais tout écrire, mais si je le faisais,
    Il n'y aurait sur la terre plus aucune forêt.

    Parler de ce satin qui recouvre ta peau,
    Qui empêche mes mains de trouver le repos.
    Décrire cet azur dans le fond de tes yeux,
    Vrai miroir de couleurs parant les jours heureux.

    Raconter, en prenant garde de les trahir,
    La douceur de tes chants et tes éclats de rire.
    Peindre en délicatesse les courbes de ton corps
    En folles arabesques, sans nul autre décor.

    Formuler en deux mots tes élans de tendresse,
    Qui rassurent tes peurs que la vie ne te blesse.
    Murmurer tes propos lorsque ton corps exulte,
    Lors de jeux érotiques réservés aux adultes.

    Relater les multiples de toutes tes expressions
    Arpégeant au piano la gamme des émotions.
    Faut-il donc que l'amour soit vraiment si cruel ?
    Les souffrances qu'il engendre vous paraissent irréelles.

    Peut-il, comme le phénix, renaître de ses cendres
    Au contact de soie d'une âme sans malice ?
    Ou alors plus profond, sans relâche, descendre
    Vous faisant boire la lie, tout au fond du calice ?

    Y a-t-il une réponse aux questions éternelles ?
    Faut-il souffrir autant pour être heureux ensuite ?
    Faut-il que le silence berce votre sommeil
    Pour mieux entendre enfin le bonheur qui s'ébruite ?

    Je ne suis même plus un frisson dans un rêve,
    Et même pas un souffle aux portes de tes lèvres.
    Je vais ranger ma plume dans le fond de mon âme,
    Et perdre dans la brume la lumière de mes flammes,

    M'envelopper de froideur, glisser dans les abîmes,
    Me protéger le cœur de peur qu'on ne l'abîme.
    Il ne me restera que l'impression étrange
    D'avoir, sur mes nuages, un jour, croisé un ange,
    D'avoir touché du doigt l'étoile d'une âme sœur,
    D'avoir de Vénus, fugacement frôlé le cœur.

    Ces vers alexandrins que j'ai tissé pour toi
    En employant des mots qui ne t'atteignent plus,
    Qui te semblent plus beaux, chantés par d'autres voix,
    Ecrits par d'autres mains, aux frôlements inconnus,
    Je les veux comme jamais rien ne fût plus sincère
    Un dernier testament, avant que de me taire.


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  • J'ai découvert récemment un chanteur dijonnais qui vient de sortir son premier album. Il s'appelle Yves Jamait.

    Un genre de jazz manouche à base de guitare et de textes à mi-chemin entre le mal être et la dérision.
    Le week end arrive alors je vous fait profiter d'une chanson intitulée "Dimanche"

    Le vois-tu venir mon Amour
    Ce dimanche avec sa gueule moche
    Ce cancrelat qui tourne autour
    De ce jour triste comme un son de cloche
    Au Temps suspend mes heures de vole
    Eprouve mon cœur de patine
    Quand la déprime me racole
    Que ces maux de passe me chagrinent

    Entends-tu la marche funèbre
    De cette semaine qui crève
    A cette détresse une trêve
    Poser ma bouche sur tes lèvres

    Caresses-moi, caresses-moi,
    J'ai le ventre gonflé de larmes
    Ce soir où la vie me rétame
    Caresses-moi, caresses-moi,

    Caresses-moi, caresses-moi,
    Ne laisses pas ce jour vieillir
    Sans poser avant qu'il n'expire
    Tes mains sur moi, Caresses moi

    C'est un dimanche comme tant d'autres
    Qui déjà me vide le cœur
    Une petite bête noire se vautre
    Impunément sur mes humeurs
    J'ai la déprime à fleur de peau
    Et l'automne dans les entrailles
    Pas une bière placebo
    Ne peut soigner ce qui m'entaille

    Et toujours la marche funèbre
    De cette semaine qui crève
    A cette détresse une trêve
    Poser ma bouche sur tes lèvres

    Caresses-moi, caresses-moi,
    J'ai le ventre gonflé de larmes
    Ce soir où la vie me rétame
    Caresses-moi, caresses-moi,

    Caresses-moi, caresses-moi,
    Ne laisses pas ce jour vieillir
    Sans poser avant qu'il n'expire
    Tes mains sur moi, caresses-moi


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  • L'Amour c'est comme le vent

    Ça vous enveloppe un instant

    Ça vous transporte en alizés

    Dans des pays improvisés

    C'est un souffle qui vous caresse

    C'est une bise de tendresse

    C'est un manteau de chaleur

    Qui vous passe sur le cœur


    L'Amour c'est comme le vent

    Ça fait voler les sentiments

    Il peut même chasser les nuages

    Ou faire éclater les orages

    Il fait avancer les bateaux

    Sur lesquels à deux l'on embarque

    Qu'on ait des rêves de paquebot

    Ou des envies de simple barque


    L'Amour c'est comme le vent

    Il peut porter différents noms :

    Tramontane, Mistral, Autan,

    Eros, Vénus ou Cupidon

    Quand on se sent pousser des ailes

    Il nous emmène au firmament

    Là où la vie semble si belle

    Où il n'y a plus de tourments


    L'Amour c'est comme le vent

    Il fait rigoler les enfants

    En chahutant les cerfs-volants

    Retenus aux fils d'argent

    Il fait l'amour aux éoliennes

    Il fait chanter les bohémiennes

    Il sèche les larmes des filles

    Mais les rend un peu plus fragiles


    L'Amour c'est comme le vent

    De travers, tournant, changeant,

    Il se transforme en tornade

    Lorsque s'estompe la tocade

    En bourrasque naît la passion

    En tempête vient la désunion

    Quand les amants, à trop s'aimer

    Ne se laissent pas le temps de souffler


    L'Amour c'est comme le vent,

    Qui alors vous pique les yeux

    Le sable blanc devient cinglant

    Eparpillant les amoureux

    On a le souvenir d'antan

    De ce bel amour glissant

    Comme un oiseau, loin de la terre

    Qui sombre quand vient le trou d'air


    L'Amour c'est comme le vent,

    Impalpable mais si vivant

    Impétueux, sauvage, taquin

    S'évanouissant, il devient

    Sur votre peau une caresse

    Rapide, fugace et qui laisse

    Dans votre bouche un goût amer

    Quand il va rejoindre la mer.

     

     


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