Mes jambes engourdies tout à l'heure me menèrent
Au jardin des Tuileries, pour une balade en vers
Paris est belle ensoleillée
et dans ses rues j'y ai croisé
des bouquinistes sur les quais de la Seine
des portraitistes qui vous croquent sans haine
une pyramide de verre encerclée de badauds
absorbant la matière pour leur album photo
une foule grouillant de sentiments
déambulant sans but un midi de printemps
des enfants turbulents qui courent, chantent et rient
inconscients de ce temps qui file sous leurs cris
des escaladeurs de statues
des déjeuneurs sur l'herbe les pieds nus
des midinettes qui bronzent sous le soleil d'avril
faisant fi du dicton en retirant leurs fils
des vieux beaux qui posent leurs nasses
pour ajouter un lot à leur tableau de chasse
des couples adolescents qui naviguent en goguette
et vivent sur les bancs leurs premières amourettes
au détour d'un bassin il y avait deux mamies
qui protégeaient leur teint sous deux grands parapluies
au pied de l'Obélisque, des cars de japonais
admiratifs du phallique objet
des CRS en faction devant l'hôtel Meurice
privilège d'un grand peut être ou d'un jocrisse
un cadeau de Brad Pitt et Angelina Joly
clin d'œil derrière la vitre d'une librairie
des boules à neige emprisonnant la tour Eiffel
des terrasses accueillantes pour la clientèle
un car du troisième âge traversant le Pont Neuf
un intellectuel chevelu comme un oeuf
Sur l'île de la Cité, attention, je me blesse
Ouf ! Non, j'ai évité le palais de justesse...
(moui, je sais... mais après une telle balade pédestre,
comment éviter un jeu de mot laid...)
Difficile en effet, à tant marcher sans but, après avoir longtemps mis Paris sous ses pas, de garder son sérieux, et puis zut, de ne pas céder à la malice d'une telle chute ! (pas pu résister...)