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    Il y a toujours quelque chose d'absent qui me tourmente.

     

    Camille Claudel


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    Bien longtemps que je ne suis pas venu ici… La fatigue m’a rattrapé. Gros coup de blues derrière les étiquettes, encore augmenté par un temps chagrin à la froideur de pierre.

    Marcher…. Avancer encore et toujours… Comme le reste de l’humanité qui s’agite autour de son propre nombril, pensant que se poser c’est mourir. Remarque, peut être qu’elle a raison cette humanité. S’immobiliser c’est prendre le risque de regarder derrière soi un instant. C’est se retourner sur tous ces rendez-vous manqués, sur tous ces mots qu’on n’a pas dit au bon moment, sur toutes ces histoires qu’on n’a pas vécues. C’est se regarder la vie… cette chienne de vie qui a toujours eu du décalage et du désordre dans ses hasards. Certaines destinées sont parfois chaotiques. Oh, pas de ce chaos qui t’emmènes plus bas que terre ou qui te fait bouffer de la misère à t’en faire une indigestion. Non, de ce désordre qui te donne un semblant de bonheur, une excuse pour accrocher un sourire à tes lèvres, comme un clown dessine son maquillage avant d’entrer en piste et de se projeter sous le regard des spectateurs. Mais qui le soir, dans la solitude de sa roulotte antédiluvienne ne se retrouve que face à son miroir de doutes et d’interrogations. Peut être aurait-il dû être trapéziste ou bien dresseur de fauves… Peut être que l’Amour est incompatible avec un nez rouge et que les chaussures trop grandes sont définitivement rédhibitoires pour ce genre d’histoire.

    A la croisée des destins jaillissent parfois de froides étincelles qui d’apparence sont de feu mais qui de réalité sont froides et n’apportent qu’une impression de fourmillement là où on voudrait un brasier.

    Est-ce que tout est en retard ou est-ce que je ne suis jamais satisfait et de mes actes et de ma vie ?

    Un nouveau jour se lève sur la Seine paresseuse qui déambule sous le Pont Neuf. Indolente, insouciante, elle passe comme passent les heures de ma destinée, charriant son cortège d’immondices et parfois le reflet d’un rayon de soleil. Juste le reflet car le rayon est impalpable et restera toujours hors de portée. Il n’y a que les poètes à être capables d’en effleurer un du doigt.

    Les heures et les minutes vont poursuivre leur course trop rapide qui ne me laisse plus de répit. M’abrutir de sommeil serait peut être un moyen… si le temps s’arrêtait aussi. Mais pas la peine de rêver, il continue inexorable sa folie déambulatoire, emmenant le monde là où il n’a peut être pas envie d’aller.

    Un sax aphone lance un solo de Charlie Parker en provenance de la coulisse, côté jardin.

    T’inquiète…

    Le spectacle continue…

     


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    S'il fallait le faire,
    J'arrêterais la Terre,
    J'éteindrais la lumière
    Que tu restes endormi.
    S'il fallait pour te plaire
    Lever des vents contraires,
    Dans un désert sans vie
    Je trouverais la mer...
    Et s'il fallait le faire,
    J'arrêterais la pluie,
    Elle fera demi-tour
    Le reste de nos vies.
    S'il fallait pour te plaire
    T'écouter chaque nuit
    Quand tu parles d'amour,
    J'en parlerais aussi...

    Que tu regardes encore
    Dans le fond de mes yeux,
    Que tu y vois encore
    Le plus grand des grands feux.
    Et que ta main se colle
    Sur ma peau, où elle veut.
    Un jour si tu t'envoles
    Je suivrais, si je peux...
    Et s'il fallait le faire,
    Je repousserais l'hiver
    A grands coups de printemps
    Et de longs matins clairs.
    S'il fallait pour te plaire
    J'arrêterais le temps,
    Que tous tes mots d'hier
    Restent à moi maintenant.

    Que je regarde encore
    Dans le bleu de tes yeux,
    Que tes deux mains encore
    Se perdent dans mes cheveux,
    Je ferai tout plus grand,
    Et si c'est trop ou peu,
    J'aurais tort tout le temps
    Si c'est ça que tu veux...
    Je veux bien tout donner
    Si seul'ment tu y crois,
    Mon cœur veut bien saigner
    Si seul'ment tu le vois,
    Jusqu'à n'être plus rien
    Que l'ombre de tes nuits,
    Jusqu'à n'être plus rien
    Qu'une ombre qui te suit.

    Et s'il fallait le faire...

     

     


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  • Ayant avec lui toujours fait bon ménage

    J'eusse aimé célébrer, sans être inconvenant,

    Tendre corps féminin ton plus bel apanage

    Que tous ceux qui l'ont vu disent hallucinant.

     

     

    C'eût été mon ultime chant, mon chant du cygne

    Mon dernier billet doux, mon message d'adieu

    Or malheureusement les mots qui le désignent

    Le disputent à l'exécrable, à l'odieux.

     

    C'est la grande pitié de la langue française,

    C'est son talon d'Achille et c'est son déshonneur

    De n'offrir que des mots entachés de bassesse

    A cet incomparable instrument de bonheur.

     

    Alors que tant de fleurs ont des noms poétiques

    Tendre corps féminin, c'est fort malencontreux

    Que ta fleur la plus douce la plus érotique

    Et la plus enivrante en ait de plus scabreux.

     

    Mais le pire de tous est un petit vocable

    De trois lettres pas plus, familier, coutumier

    Il est inexplicable, il est irrévocable

    Honte à celui-là qui l'employa le premier

     

    Honte à celui-là qui par dépit par gageure

    Dota du même terme, en son fiel venimeux

    Ce grand ami de l'homme et la cinglante injure

    Celui-là c'est probable en était un fameux.

     

    Misogyne à coup sûr, asexué sans doute

    Au charmes de Vénus absolument rétif

    Etait ce bougre qui, toute honte bue toute

    Fit ce rapprochement d'ailleurs intempestif.

     

    La malepeste soit de cette homonymie

    C'est injuste Madame et c'est désobligeant

    Que ce morceau de roi de votre anatomie

    Porte le même nom qu'une foule de gens.

     

    Fasse le ciel qu'un jour, dans un trait de génie

    Un poète inspiré que Pégase soutient

    Donne, effaçant d'un coup des siècles d'avanie,

    A cette vraie merveille un joli nom chrétien

     

    En attendant Madame il semblerait dommage

    Et vos adorateurs en seraient tous peinés

    D'aller perdre de vue que pour lui rendre hommage

    Il est d'autre moyen et que je les connais

    Et que je les connais.

     

     

    N'y voir aucune vantardise de ma part... :-)

     

     Chanson de Georges Brassens


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    Tes lettres en courbes sensuelles

    S'assemblant en courriers à la chaleur palpable

    Décrivant l'univers d'un amour virtuel,

    Détaillant à loisir nos ébats improbables.

     

    Tes mots exigeant de passions

    Fort justement choisis, rasoirs de précision,

    Me font bouillir le sang et l'imagination

    Enflammant mon désir, attisant l'émotion.

     

    Ton corps se fait clavier

    Où se posent mes doigts

    Courant de légèreté

    Pour faire naître l'émoi.

    Je caresse les touches

    Comme le grain de ta peau,

    J'en ai l'eau à la bouche

    J'en ai comme le cœur gros.

    J'espère t'emporter

    Dans les mêmes voyages

    Que tu as suscités

    Au fil de tes messages.

    Etreintes imaginaires

    En force décuplée

    Vers le ciel est ouvert

    L'écran de mes pensées.

     


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