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Par Spleen36 le 25 Janvier 2011 à 14:44
Il y a toujours quelque chose d'absent qui me tourmente.
Camille Claudel
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Par Spleen36 le 19 Janvier 2010 à 08:46
Bien longtemps que je ne suis pas venu ici… La fatigue m’a rattrapé. Gros coup de blues derrière les étiquettes, encore augmenté par un temps chagrin à la froideur de pierre.
Marcher…. Avancer encore et toujours… Comme le reste de l’humanité qui s’agite autour de son propre nombril, pensant que se poser c’est mourir. Remarque, peut être qu’elle a raison cette humanité. S’immobiliser c’est prendre le risque de regarder derrière soi un instant. C’est se retourner sur tous ces rendez-vous manqués, sur tous ces mots qu’on n’a pas dit au bon moment, sur toutes ces histoires qu’on n’a pas vécues. C’est se regarder la vie… cette chienne de vie qui a toujours eu du décalage et du désordre dans ses hasards. Certaines destinées sont parfois chaotiques. Oh, pas de ce chaos qui t’emmènes plus bas que terre ou qui te fait bouffer de la misère à t’en faire une indigestion. Non, de ce désordre qui te donne un semblant de bonheur, une excuse pour accrocher un sourire à tes lèvres, comme un clown dessine son maquillage avant d’entrer en piste et de se projeter sous le regard des spectateurs. Mais qui le soir, dans la solitude de sa roulotte antédiluvienne ne se retrouve que face à son miroir de doutes et d’interrogations. Peut être aurait-il dû être trapéziste ou bien dresseur de fauves… Peut être que l’Amour est incompatible avec un nez rouge et que les chaussures trop grandes sont définitivement rédhibitoires pour ce genre d’histoire.
A la croisée des destins jaillissent parfois de froides étincelles qui d’apparence sont de feu mais qui de réalité sont froides et n’apportent qu’une impression de fourmillement là où on voudrait un brasier.
Est-ce que tout est en retard ou est-ce que je ne suis jamais satisfait et de mes actes et de ma vie ?
Un nouveau jour se lève sur la Seine paresseuse qui déambule sous le Pont Neuf. Indolente, insouciante, elle passe comme passent les heures de ma destinée, charriant son cortège d’immondices et parfois le reflet d’un rayon de soleil. Juste le reflet car le rayon est impalpable et restera toujours hors de portée. Il n’y a que les poètes à être capables d’en effleurer un du doigt.
Les heures et les minutes vont poursuivre leur course trop rapide qui ne me laisse plus de répit. M’abrutir de sommeil serait peut être un moyen… si le temps s’arrêtait aussi. Mais pas la peine de rêver, il continue inexorable sa folie déambulatoire, emmenant le monde là où il n’a peut être pas envie d’aller.
Un sax aphone lance un solo de Charlie Parker en provenance de la coulisse, côté jardin.
T’inquiète…
Le spectacle continue…
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Par Spleen36 le 7 Janvier 2009 à 21:39
S'il fallait le faire,
J'arrêterais la Terre,
J'éteindrais la lumière
Que tu restes endormi.
S'il fallait pour te plaire
Lever des vents contraires,
Dans un désert sans vie
Je trouverais la mer...
Et s'il fallait le faire,
J'arrêterais la pluie,
Elle fera demi-tour
Le reste de nos vies.
S'il fallait pour te plaire
T'écouter chaque nuit
Quand tu parles d'amour,
J'en parlerais aussi...Que tu regardes encore
Dans le fond de mes yeux,
Que tu y vois encore
Le plus grand des grands feux.
Et que ta main se colle
Sur ma peau, où elle veut.
Un jour si tu t'envoles
Je suivrais, si je peux...
Et s'il fallait le faire,
Je repousserais l'hiver
A grands coups de printemps
Et de longs matins clairs.
S'il fallait pour te plaire
J'arrêterais le temps,
Que tous tes mots d'hier
Restent à moi maintenant.Que je regarde encore
Dans le bleu de tes yeux,
Que tes deux mains encore
Se perdent dans mes cheveux,
Je ferai tout plus grand,
Et si c'est trop ou peu,
J'aurais tort tout le temps
Si c'est ça que tu veux...
Je veux bien tout donner
Si seul'ment tu y crois,
Mon cœur veut bien saigner
Si seul'ment tu le vois,
Jusqu'à n'être plus rien
Que l'ombre de tes nuits,
Jusqu'à n'être plus rien
Qu'une ombre qui te suit.Et s'il fallait le faire...
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Par Spleen36 le 16 Octobre 2007 à 18:26
Ayant avec lui toujours fait bon ménage
J'eusse aimé célébrer, sans être inconvenant,
Tendre corps féminin ton plus bel apanage
Que tous ceux qui l'ont vu disent hallucinant.
C'eût été mon ultime chant, mon chant du cygne
Mon dernier billet doux, mon message d'adieu
Or malheureusement les mots qui le désignent
Le disputent à l'exécrable, à l'odieux.
C'est la grande pitié de la langue française,
C'est son talon d'Achille et c'est son déshonneur
De n'offrir que des mots entachés de bassesse
A cet incomparable instrument de bonheur.
Alors que tant de fleurs ont des noms poétiques
Tendre corps féminin, c'est fort malencontreux
Que ta fleur la plus douce la plus érotique
Et la plus enivrante en ait de plus scabreux.
Mais le pire de tous est un petit vocable
De trois lettres pas plus, familier, coutumier
Il est inexplicable, il est irrévocable
Honte à celui-là qui l'employa le premier
Honte à celui-là qui par dépit par gageure
Dota du même terme, en son fiel venimeux
Ce grand ami de l'homme et la cinglante injure
Celui-là c'est probable en était un fameux.
Misogyne à coup sûr, asexué sans doute
Au charmes de Vénus absolument rétif
Etait ce bougre qui, toute honte bue toute
Fit ce rapprochement d'ailleurs intempestif.
La malepeste soit de cette homonymie
C'est injuste Madame et c'est désobligeant
Que ce morceau de roi de votre anatomie
Porte le même nom qu'une foule de gens.
Fasse le ciel qu'un jour, dans un trait de génie
Un poète inspiré que Pégase soutient
Donne, effaçant d'un coup des siècles d'avanie,
A cette vraie merveille un joli nom chrétien
En attendant Madame il semblerait dommage
Et vos adorateurs en seraient tous peinés
D'aller perdre de vue que pour lui rendre hommage
Il est d'autre moyen et que je les connais
Et que je les connais.
N'y voir aucune vantardise de ma part... :-)
Chanson de Georges Brassens
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Par Spleen36 le 7 Septembre 2007 à 13:49
Tes lettres en courbes sensuelles
S'assemblant en courriers à la chaleur palpable
Décrivant l'univers d'un amour virtuel,
Détaillant à loisir nos ébats improbables.
Tes mots exigeant de passions
Fort justement choisis, rasoirs de précision,
Me font bouillir le sang et l'imagination
Enflammant mon désir, attisant l'émotion.
Ton corps se fait clavier
Où se posent mes doigts
Courant de légèreté
Pour faire naître l'émoi.
Je caresse les touches
Comme le grain de ta peau,
J'en ai l'eau à la bouche
J'en ai comme le cœur gros.
J'espère t'emporter
Dans les mêmes voyages
Que tu as suscités
Au fil de tes messages.
Etreintes imaginaires
En force décuplée
Vers le ciel est ouvert
L'écran de mes pensées.
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