• Elle est partie...



    Cent fois sur le métier
    Remettez votre ouvrage.
    Je veux le démonter
    Pour en nettoyer les rouages,
    Bien tendre les ficelles,
    Leur accrocher des mots,
    Pour tisser une dentelle
    D'Amour qui te tienne chaud.

    Sans savoir où j'allais,
    Jadis je t'ai suivi
    Arpenter le palais
    Des milles et une nuits.
    Au plafond des étoiles
    Que tu m'as révélé,
    J'ai déchiré le voile
    De mes sombres pensées.

    Un clair rayon de lune
    S'est posé sur ton corps
    Dévoilant ses lagunes,
    Découvrant ses trésors.
    Un pétale de rose
    Est mort de n'être pas
    Aussi doux que ta peau
    Qui glisse sous mes doigts.

    Les diamants de tes yeux
    De leur éclat bleuté
    Ont allumé un feu,
    Un immense brasier,
    Dans mon cœur affaibli
    Que je surprotégeais,
    Ce terrible incendie
    Y a tout ravagé.

    J'ai pas trouvé ça louche
    Quand tu m'as proposé
    De goûter à ta bouche,
    De manger tes baisers.
    Tes lèvres, en douceur
    Ont communiées les miennes
    Détruisant toutes mes peurs,
    Oubliant toutes mes peines.

    Tes mains fragiles
    Firent prisonniers mes doigts
    Balayant leur exil,
    Tandis que de ta voix
    Des serments éternels
    Nous liaient à jamais
    Jusqu'aux confins du ciel,
    Jusqu'aux plus hauts sommets.

    Puis la vie a passée
    Retournant sans relâche
    Le terrible sablier
    Dans lequel le temps passe.
    Je croyais, pauvre cloche,
    Avoir mis bien profond
    Dans le creux de mes poches
    L'ensemble de tes dons.

    Pour les y protéger,
    Pour les y conserver,
    Les avais mis au secret,
    Les ais trop bien gardés.
    J'avais si peur du vol,
    Je n'ai pas su comprendre,
    Et c'est de leur envol
    Que je dois apprendre.

    Apprendre que chacun
    Des liens de l'Amour
    Ne sera jamais "mien",
    Mais "Nous", jour après jour.
    Que ces fils de soie
    Tissés de sentiments
    Sont fragiles et parfois
    Rompent avec le temps.

    Savoir trouver les codes,
    Et les combinaisons,
    Ne pas céder aux modes,
    Au rythme des saisons.
    Exprimer sans ambages
    Tout ce qui est en moi
    Pour trouver le courage
    De fusionner en toi.

    Croire en ce merveilleux
    Cadeau qui Nous est fait :
    Pouvoir être amoureux
    Comme peu l'ont été.
    Mélanger nos corps, oui,
    Mais par-dessus tout
    Mêler nos âmes, nos esprits
    Enfin, former un tout.

    Pour faire éclore l'enfant
    Qui nous ressemblera
    Qui, de chair et de sang,
    Sera et Toi et Moi.
    Chacun étant conscient
    Des tâches à accomplir,
    Nous n'avons plus le temps
    De nous appesantir.

    Il faut jeter au loin
    L'ensemble des non-dits
    Marcher main dans la main
    Vers notre Paradis.
    Je sais qu'il n'est pas tard,
    Tout peut se reconstruire,
    Suffit de le vouloir
    Et rien ne peut finir.

    Le moindre grain de sable
    Oublié en chemin
    Peut enfin rendre stable
    La maison de demain.
    Il nous faut ramasser
    Chaque petit caillou
    Et bien l'examiner
    Pour lui trouver son trou.

    Regarder sur la carte
    Les chemins de traverse,
    Ces routes qui s'écartent
    Et où il pleut à verse.
    Nous réorienter,
    Et reprendre confiance.
    Réapprendre à marcher,
    Ensemble, sans défiance.

    Petit à petit,
    Juste un pas après l'autre
    Retrouver l'appétit
    De tout ce qui fût nôtre.
    Savoir de nos erreurs
    Tirer la quintessence.
    Laisser parler nos cœurs
    Et s'exprimer nos sens.

    Croire en l'Autre et surtout,
    Conscients de nos fautes,
    Faire taire son courroux
    Et remonter la côte.
    Déchirer les brouillards
    Qui nous cachent l'Amour
    Trouver dans nos regards
    La lumière du jour.

    Chaque jour il nous faut
    En actes ou en paroles
    Renforcer l'écheveau,
    Remettre de la colle.
    Pour permettre à l'Amour
    De préserver ce don
    Et pouvoir, sans détours,
    Dire "Nous nous aimons !"

    ... Elle n'est pas revenue
    Et le spectacle continue !!!


  • Commentaires

    1
    Lundi 19 Juin 2006 à 23:36
    que
    faut-il croire...je ne te connais pas assez pour savoir si c'est un texte à caractère personnel...ceci étant, il est trés poignant et relate de façon trés précise les difficultés mais aussi les joies de la vie à deux ( mon interprétation...) mais que la fin est triste... Je t'embrasse
    2
    Plume
    Mardi 20 Juin 2006 à 05:11
    Goûter les joies
    tant qu'on les a, car on ne sait jamais combien de temps cela durera... La vie ne peut rien préserver, ni nous nous en protéger.
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    3
    Mardi 20 Juin 2006 à 12:59
    Bonjour ici
    Merci pour ton passage chz moi, je regrette que tu n'y ai pas laissé de com. Joli texte, si vrai sur la longueur. Bize @ toi
    4
    Mercredi 21 Juin 2006 à 08:20
    Ludyvine...
    ...ce texte est on ne peux plus personnel, comme tous les autres d'ailleurs...mais l'eau a continué à faire tourner la roue du moulin de la vie, les plaies sont pansées et il ne me reste qu'une cicatrice de plus sur le coeur... Bises
    5
    Mercredi 21 Juin 2006 à 14:44
    :)
    C'est un très joli poème dis donc :) Merci pour ton passage sur mon blog... Je serai contente de t'y revoir.
    6
    Mercredi 21 Juin 2006 à 16:20
    sans voix
    juste une larme.
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