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Le matin où elle a préféré un ailleurs...
Mon cœur semble tout froid, une page est tournée,
Voici venu pour toi le temps de t'envoler.
Comme une chrysalide que tu vas déchirer
Dans la chaleur timide d'un soleil de mai.
Et encore une fois la plume est en ma main
La page blanche et nue semblant me dire « Viens ».
Les phrases se dessinent dans mon cerveau meurtri
Et dans mon cœur blessé de ta nouvelle vie.
Je voudrai m'empêcher de noircir des feuilles
Mais, quand je pense à toi les mots viennent tout seuls.
Je voudrais tout écrire, mais si je le faisais,
Il n'y aurait sur la terre plus aucune forêt.
Parler de ce satin qui recouvre ta peau,
Qui empêche mes mains de trouver le repos.
Décrire cet azur dans le fond de tes yeux,
Vrai miroir de couleurs parant les jours heureux.
Raconter, en prenant garde de les trahir,
La douceur de tes chants et tes éclats de rire.
Peindre en délicatesse les courbes de ton corps
En folles arabesques, sans nul autre décor.
Formuler en deux mots tes élans de tendresse,
Qui rassurent tes peurs que la vie ne te blesse.
Murmurer tes propos lorsque ton corps exulte,
Lors de jeux érotiques réservés aux adultes.
Relater les multiples de toutes tes expressions
Arpégeant au piano la gamme des émotions.
Faut-il donc que l'amour soit vraiment si cruel ?
Les souffrances qu'il engendre vous paraissent irréelles.
Peut-il, comme le phénix, renaître de ses cendres
Au contact de soie d'une âme sans malice ?
Ou alors plus profond, sans relâche, descendre
Vous faisant boire la lie, tout au fond du calice ?
Y a-t-il une réponse aux questions éternelles ?
Faut-il souffrir autant pour être heureux ensuite ?
Faut-il que le silence berce votre sommeil
Pour mieux entendre enfin le bonheur qui s'ébruite ?
Je ne suis même plus un frisson dans un rêve,
Et même pas un souffle aux portes de tes lèvres.
Je vais ranger ma plume dans le fond de mon âme,
Et perdre dans la brume la lumière de mes flammes,
M'envelopper de froideur, glisser dans les abîmes,
Me protéger le cœur de peur qu'on ne l'abîme.
Il ne me restera que l'impression étrange
D'avoir, sur mes nuages, un jour, croisé un ange,
D'avoir touché du doigt l'étoile d'une âme sœur,
D'avoir de Vénus, fugacement frôlé le cœur.
Ces vers alexandrins que j'ai tissé pour toi
En employant des mots qui ne t'atteignent plus,
Qui te semblent plus beaux, chantés par d'autres voix,
Ecrits par d'autres mains, aux frôlements inconnus,
Je les veux comme jamais rien ne fût plus sincère
Un dernier testament, avant que de me taire.
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Commentaires
Merci
annousti et Chris... C'est tout le résumé de ma vie sentimentale... la dernière me trouve beau et celle d'avant m'a dit "De l'air !", :-))Merci
la fée noire... un charme de magie noire ? Merci CD pour le "test amant". Tu peux me donner le copyright, j'aimerai m'en resservir un de ces 4 ?
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un beaudelaire tel qu'il nous en manque sur blogland!!!