Je vous fantasme en cuir, maquillée, un peu pute,
Aux poses provoquantes, à la crinière hirsute,
Votre corps dessiné, sculpté en attitudes
A faire renoncer aux vœux de solitude,
Arpentant le trottoir de sensualité
Et s'offrant aux regards pleins de lubricité.
Je vous rêve courtisane, élégamment fardée,
La mouche opportune, au creux du décolleté,
La posture minaudière et le regard baissé,
On vous croirait candide si l'on ne connaissait
Vos caresses torrides, votre lubricité
Que de fragiles remparts peinent à dissimuler.
Je vous songe élégante, en tailleur couturier,
En escarpins vernis que l'on entend claquer,
Rythmant en indolence votre déhanché
Et votre corps qui danse comme un rêve éveillé,
Silhouette qui passe en laissant une fragrance
Un parfum sulfureux, entêtant d'attirance.
Je vous imagine nature, sans artifice,
Une jupe légère, transparente sur vos cuisses,
Des fleurs dans les cheveux mais le regard malice
L'étincelle du vice dans les prunelles complices
De celles qui pour la forme, geignent et s'épouvantaillent
En espérant très fort culbuter dans la paille.
Je vous aimerais toutes, ensemble réunies
Dans une seule femme qui, lorsque vient la nuit
Se transforme, se change, se métamorphose,
Se travestit, se grime, s'offre et se propose
Mille et une existences pour mille et une nuit
De mort en renaissance, de raison en folie,
Je vous croiserais peut être, au détour de la vie
Saurais-je vous reconnaître ? Saurez-vous qui je suis ?
j'en reste sans voix