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Par Spleen36 le 15 Juin 2006 à 14:31
J'ai écrit sur le tableau noir
100 fois ton prénom à la craie
Sans avoir l'impression bizarre
D'une punition à recopier
Et j'y ai mis plusieurs couleurs
L'arc-en-ciel qui est en mon cœur
J'ai effacé tous les mensonges
A grands coups d'eau froide et d'éponge
J'ai dessiné, un peu aussi,
Des Cupidons qui balbutient
Les premiers mots de notre Amour
Et qui n'écoutent pas les cours
Nos lettres folles et entachées
De quelques larmes émotionnées
J'en ai fait du papier mâché
Pour que nos mots soient fusionnés.
La vie est mal orthographiée
Sur chaque page de mes cahiers
Mais en ayant ta compagnie
Je jette la grammaire aux orties.
Pour le calcul, c'est plus facile
Je sais pas compter jusqu'à deux filles
Il n'y aura jamais que toi
Sauf si tu comptes jusqu'à deux gars.
Tu verras qu'au creux de mon lit
Mes leçons j'aurai bien appris
Je les sais sur les bouts des doigts
Qui viendront se poser sur toi
La cloche sonne, partons ma chère
Sur le chemin des écoliers
Refaire l'école buissonnière,
Passer toute la vie en récré.
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Par Spleen36 le 10 Juin 2006 à 17:41
Pour sublimer notre connexion haut débit
Je mémorise en DVD les couleurs de notre amour
Sur l'écran plat j'illumine mes nuits
Sans faire une seule retouche à tes contours
Gravés sur CD-ROM les millions d'octets de nos vies
Affichent des images en format numérique
Sans défragmentation nos disques durs réunis
Font en sorte que nos prises USB s'imbriquent
Je contemple ton corps par l'objectif de ma webcam
Branchée en éthernet sur ma mémoire vive
Je vidéotape ton interface corporelle de charme
Pour que mes souvenirs, de toi, jamais ne me privent
Je pixellise ta peau d'un doucle clic de mes caresses
Qui fait buguer tes sens en un fol plaisir
Nos transferts de données par un cablage de tendresse
Nous décryptent les lignes de code du plaisir
Je me repasse en boucle tes soupirs en MP3
Synthétiseurs d'une torride passion
Nostalgique de ce temps qui fut et qui sera
Et de nos étreintes en haute définition
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Par Spleen36 le 9 Juin 2006 à 08:32
Prendre la vie comme elle vient et les gens comme ils sont,
N'en attendre rien pour n'être pas déçu,
Se promener sous la lune en chantant des chansons
Qui se moquent de ceux qui vous trouvent incongru.
Avoir la fleur aux dents et le sourire aux lèvres,
Parfois la larme à l'œil pour vivre l'émotion,
Prendre les jours qui passent comme autant de beaux rêves,
La caresse du temps comme une inspiration.
Respect aux respectables, mais pour les autres aussi.
Ne pas jeter l'opprobre en l'air aux quatre vents,
De peur qu'elle ne retombe sur d'authentiques gentils
Qui vagabondent, le regard innocent.
Regarder son reflet s'afficher au miroir
Sans avoir à rougir de ses actions passées,
Se sentir droit et franc, intègre et pouvoir
En même temps être fier et discret.
Protéger sans détruire, aimer sans faire souffrir
Ecouter pour entendre et regarder pour voir
Se désintéresser des louanges et partir
Sans bruit, sans haine, en laissant de l'espoir...
Au fil de mes balades j'ai pleuré et j'ai ri
J'espère n'avoir jamais fait trop souffrir
Et j'ai pourtant souffert de ceux qui m'ont trahi
Pourquoi leur en vouloir ? Je n'ai pas su mourir...
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Par Spleen36 le 31 Mai 2006 à 18:33
Les querelles de clochers souvent m'ennuient
Et ce régionalisme qui partout est de mise
A travers de faux sourires, de vraies moqueries
Se pare d'une incommensurable bêtise !
Un pamphlet de Brassens à l'attention de ces porteurs de cocardes,
qui passent leur temps à se contempler le nombril sans s'ouvrir aux autres...
La balade des gens qui sont nés quelque part
C'est vrai qu'ils sont plaisants tous ces petits villages
Tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités
Avec leurs châteaux forts, leurs églises, leurs plages
Ils n'ont qu'un seul point faible et c'est être habités
Et c'est être habités par des gens qui regardent
Le reste avec mépris du haut de leurs remparts
La race des chauvins, des porteurs de cocardes
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Maudits soient ces enfants de leur mère patrie
Empalés une fois pour toutes sur leur clocher
Qui vous montrent leurs tours, leurs musées, leur mairie
Vous font voir du pays natal jusqu'à loucher
Qu'ils sortent de Paris ou de Rome ou de Sète
Ou du diable vauvert ou bien de Zanzibar
Ou même de Montcuq il s'en flattent mazette
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Le sable dans lequel douillettes leurs autruches
Enfouissent la tête, on trouve pas plus fin
Quand à l'air qu'ils emploient pour gonfler leurs baudruches
Leurs bulles de savon c'est du souffle divin
Et petit à petit les voilà qui se montent
Le cou jusqu'à penser que le crottin fait par
Leurs chevaux même en bois rend jaloux tout le monde
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
C'est pas un lieu commun celui de leur naissance
Ils plaignent de tout coeur les malchanceux
Les petits maladroits qui n'eurent pas la présence
La présence d'esprit de voir le jour chez eux
Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire
Contre les étrangers tous plus ou moins barbares
Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Mon Dieu qu'il ferait bon sur la terre des hommes
Si l'on n'y rencontrait cette race incongrue
Cette race importune et qui partout foisonne
La race des gens du terroir des gens du cru
Que la vie serait belle en toutes circonstances
Si vous n'aviez tiré du néant ces jobards
Preuve peut-être bien de votre inexistence
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
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Par Spleen36 le 11 Mai 2006 à 09:15
Aux confins de l'horizon et loin des servitudes,
S'affranchir sans regret des moindres habitudes...
Ô vie heureuse des bourgeois
Qu'avril bourgeonne
Ou que décembre gèle,
Ils sont fiers et contents
Ce pigeon est aimé,
Trois jours par sa pigeonne
Ça lui suffit il sait
Que l'amour n'a qu'un temps
Ce dindon a toujours
Béni sa destinée
Et quand vient le moment
De mourir il faut voir
Cette jeune oie en pleurs
« C'est la que je suis née
Je meurs près de ma mère
Et j'ai fais mon devoir »
Elle a fait son devoir
C'est a dire que oncque
Elle n'eut de souhait
Impossible elle n'eut
Aucun rêve de lune
Aucun désir de jonque
L'emportant sans rameur
Sur un fleuve inconnu
Et tous sont ainsi fait
Vivre la même vie
Toujours pour ces gens là
Cela n'est point hideux
Ce canard n'a qu'un bec
Et n'eut jamais envie
Ou de n'en plus avoir
Ou bien d'en avoir deux
Ils n'ont aucun besoin
De baisers sur les lèvres
Et loin des songes vains
Loin des soucis cuisants
Possèdent pour tout cœur
Un viscère sans fièvre
Un coucou régulier
Et garanti dix ans
Ô les gens bien heureux
Tout à coup dans l'espace
Si haut qu'ils semblent aller
Lentement en grand vol
En forme de triangle
Arrive, plane et passe
Où vont ils? ... Qui sont-ils ?
Comme ils sont loin du sol
Regardez les passer, eux
Ce sont les sauvages
Ils vont où leur désir
Le veut par dessus monts
Et bois, et mers, et vents
Et loin des esclavages
L'air qu'ils boivent
Ferait éclater vos poumons
Regardez les avant
D'atteindre sa chimère
Plus d'un l'aile rompue
Et du sang plein les yeux
Mourra. Ces pauvres gens
Ont aussi femme et mère
Et savent les aimer
Aussi bien que vous, mieux
Pour choyer cette femme
Et nourrir cette mère
Ils pouvaient devenir
Volailles comme vous
Mais ils sont avant tout
Des fils de la Chimère
Des assoiffés d'azur
Des poètes des fous
Regardez les vieux coqs
Jeune Oie édifiante
Rien de vous ne pourra
Monter aussi haut qu'eux
Et le peu qui viendra
d'eux à vous
C'est leur fiente
Les bourgeois sont troublés
De voir passer les gueux.
paroles de Jean Richepin
musique de Georges Brassens
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