-
Par Spleen36 le 14 Septembre 2009 à 16:51
Lorsque les mots se dérobent dans la noirceur de mes idées
Et que mes déambulations se labyrinthent dans la cité.
Quand mon regard transperce les Autres de vacuité,
Ignorant leurs présences croisant ma destinée.
Quand, par trop d’habitude, je ne vois plus les jours
Qui se lèvent pourtant éclatants de lumière,
Quand ils ne percent plus mes nuits de troubadour
Que d’une lueur falote, diffuse et délétère.
Le vent des solitudes asséchant mes sourires
Tourbillonne en sifflant m’enveloppant de froideur
Du quai où je contemple le Pont des Soupirs
Le discours des amants s’étiole et puis se meurt.
Les sicaires du temps, égrenant leurs antiennes
Font peser l’immobile débit des lendemains,
Transformant le futur en humeurs baudelairiennes
Mille ans de souvenirs jalonnent mon destin.
Ainsi mélancolie, rimant de lassitude
Emporte aux quatre vents de la désuétude
Les écrits rebattus de ma plume incertaine,
Me vient alors le spleen, nostalgie inhumaine.
1 commentaire -
Par Spleen36 le 28 Juillet 2009 à 14:16
Les « donc… », les « heu… », et les « voilà… »
Témoins improvisés de moments délicats,
Respirations subtiles des mots qui s’improvisent
Au fil des émotions que la passion attise.
Balancement de ta voix qui cherche un peu la sienne,
Hésitante et timide, chaste ou épicurienne,
Seule, derrière un micro en position « record »,
A n’avoir préparé que les mots de l’exorde.
La suite du propos, tu l’inventes à l’envi
Au hasard des idées qui naissent et prennent vie
Imaginant déjà, derrière le monologue
L’écho de mes réponses donnant vie au dialogue.
Combien de fois en boucle ai-je écouté ces phrases
Que m’apportent des mails diffusés par Pégase ?
Te rêvant près de moi, devinant ta chaleur,
Respirant ton parfum tout près des haut-parleurs.
Je manque de ton corps et j’espère tes lèvres,
Qui cisèlent tes paroles en dentelle d’orfèvre.
Sur elles poser ma bouche et pouvoir te faire taire
En un baiser profond, sans autre commentaire.
4 commentaires -
Par Spleen36 le 8 Juillet 2009 à 14:00
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeureLes mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeureL'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeurePassent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeureGuillaume Apollinaire
2 commentaires -
Par Spleen36 le 17 Mars 2009 à 16:35
Silhouette,
Vapeur évanescente aux contours acérés
Aux courbes improbables, ondoyant dans l'été
A l'image diffuse, aux couleurs délavées.
Silhouette,
Contre-jour en travelling sur le film de ma vie,
S'inscrivant dans le vent en brume graffiti
Imprimant ma rétine de lueur dans ma nuit.
Silhouette,
Faiseuse de songes équivoques, ambigus
D'envies de baisers fous jouant sur la peau nue
De sensuels arpèges, partitions impromptues.
Silhouette,
Musique d'escarpin, balancement de soie
Forçant l'imaginaire à esquisser déjà
Une réalité qui jamais ne sera.
Silhouette,
Complice du temps qui passe sans jamais s'arrêter,
Glissant sur mon destin en fausse volupté
Et s'évaporant là, en myriade de fumée.
4 commentaires -
Par Spleen36 le 26 Février 2009 à 07:24
Hier encore
J'avais vingt ans
Je caressais le temps
Et jouais de la vie
Comme on joue de l'amour
Et je vivais la nuit
Sans compter sur mes jours
Qui fuyaient dans le temps
J'ai fait tant de projets
Qui sont restés en l'air
J'ai fondé tant d'espoirs
Qui se sont envolés
Que je reste perdu
Ne sachant où aller
Les yeux cherchant le ciel
Mais le cœur mis en terre
Hier encore
J'avais vingt ans
Je gaspillais le temps
En croyant l'arrêter
Et pour le retenir
Même le devancer
Je n'ai fait que courir
Et me suis essoufflé
Ignorant le passé
Conjuguant au futur
Je précédais de « moi »
Toute conversation
Et donnais mon avis
Que je voulais le bon
Pour critiquer le monde
Avec désinvolture
Hier encore
J'avais vingt ans
Mais j'ai perdu mon temps
A faire des folies
Qui ne me laissent au fond
Rien de vraiment précis
Que quelques rides au front
Et la peur de l'ennui
Car mes amours sont mortes
Avant que d'exister
Mes amis sont partis
Et ne reviendront pas
Par ma faute j'ai fait
Le vide autour de moi
Et j'ai gâché ma vie
Et mes jeunes années
Du meilleur et du pire
En jetant le meilleur
J'ai figé mes sourires
Et j'ai glacé mes pleurs
Où sont-ils à présent
A présent mes vingt ans?
Parce que des souvenirs se rappellent soudain à vous,et que la nostalgie s'invite dans vos nuits...
2 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique