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    Puisqu'on ne vivra jamais tous les deux
    Puisqu'on est fous, puisqu'on est seuls
    Puisqu'ils sont si nombreux
    Même la morale parle pour eux
    J'aimerais quand même te dire
    Tout ce que j'ai pu écrire
    Je l'ai puisé à l'encre de tes yeux.

    Je n'avais pas vu que tu portais des chaînes
    À trop vouloir te regarder,
    J'en oubliais les miennes
    On rêvait de Venise et de liberté
    J'aimerais quand même te dire
    Tout ce que j'ai pu écrire
    C'est ton sourire qui me l'a dicté.

    Tu viendras longtemps marcher dans mes rêves
    Tu viendras toujours du côté
    Où le soleil se lève
    Et si malgré ça j'arrive à t'oublier
    J'aimerais quand même te dire
    Tout ce que j'ai pu écrire
    Aura longtemps le parfum des regrets.

    Mais puisqu'on ne vivra jamais tous les deux
    Puisqu'on est fous, puisqu'on est seuls
    Puisqu'ils sont si nombreux
    Même la morale parle pour eux
    J'aimerais quand même te dire
    Tout ce que j'ai pu écrire
    Je l'ai puisé à l'encre de tes yeux.

    Francis Cabrel

     

    Bon, peut être pas tout ;-)

    mais beaucoup....

     


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    Dans cette aube blafarde où naissent les souvenirs

    En images qui fardent la journée à venir

    La rendant presque heureuse, pourvoyeuse de plaisir,

    J’ai les yeux dans le vague et l’esprit qui chavire.

     

    Appelons ça le spleen, le blues, le vague à l’âme,

    Ce sentiment étrange, ce couteau dont la lame

    Me transperce le cœur sans m’arracher de larmes,

    Me cloue au temps qui passe, m’isole du vacarme.

     

    Les mots peinent en moi à trouver le moyen

    De dire le désarroi, l’égarement qui est mien

    Devant le gris du ciel, le brouillard du matin

    Aux parfums de mémoire dans le froid sibérien.

     

    Je ne regrette rien, je suis peiné de tout.

    La belle ambivalence, de quoi me rendre fou.

    Je suis comme le mineur redoutant le grisou

    Mais poursuivant sa tâche pénible au fond du trou.

     

    Oh je sais que le temps y fera son office,

    Et je rebâtirais le fragile édifice

    Qui abrite en son sein d’innombrables délices

    Agissants comme un baume dessus mes cicatrices.

     


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    Bien longtemps que je ne suis pas venu ici… La fatigue m’a rattrapé. Gros coup de blues derrière les étiquettes, encore augmenté par un temps chagrin à la froideur de pierre.

    Marcher…. Avancer encore et toujours… Comme le reste de l’humanité qui s’agite autour de son propre nombril, pensant que se poser c’est mourir. Remarque, peut être qu’elle a raison cette humanité. S’immobiliser c’est prendre le risque de regarder derrière soi un instant. C’est se retourner sur tous ces rendez-vous manqués, sur tous ces mots qu’on n’a pas dit au bon moment, sur toutes ces histoires qu’on n’a pas vécues. C’est se regarder la vie… cette chienne de vie qui a toujours eu du décalage et du désordre dans ses hasards. Certaines destinées sont parfois chaotiques. Oh, pas de ce chaos qui t’emmènes plus bas que terre ou qui te fait bouffer de la misère à t’en faire une indigestion. Non, de ce désordre qui te donne un semblant de bonheur, une excuse pour accrocher un sourire à tes lèvres, comme un clown dessine son maquillage avant d’entrer en piste et de se projeter sous le regard des spectateurs. Mais qui le soir, dans la solitude de sa roulotte antédiluvienne ne se retrouve que face à son miroir de doutes et d’interrogations. Peut être aurait-il dû être trapéziste ou bien dresseur de fauves… Peut être que l’Amour est incompatible avec un nez rouge et que les chaussures trop grandes sont définitivement rédhibitoires pour ce genre d’histoire.

    A la croisée des destins jaillissent parfois de froides étincelles qui d’apparence sont de feu mais qui de réalité sont froides et n’apportent qu’une impression de fourmillement là où on voudrait un brasier.

    Est-ce que tout est en retard ou est-ce que je ne suis jamais satisfait et de mes actes et de ma vie ?

    Un nouveau jour se lève sur la Seine paresseuse qui déambule sous le Pont Neuf. Indolente, insouciante, elle passe comme passent les heures de ma destinée, charriant son cortège d’immondices et parfois le reflet d’un rayon de soleil. Juste le reflet car le rayon est impalpable et restera toujours hors de portée. Il n’y a que les poètes à être capables d’en effleurer un du doigt.

    Les heures et les minutes vont poursuivre leur course trop rapide qui ne me laisse plus de répit. M’abrutir de sommeil serait peut être un moyen… si le temps s’arrêtait aussi. Mais pas la peine de rêver, il continue inexorable sa folie déambulatoire, emmenant le monde là où il n’a peut être pas envie d’aller.

    Un sax aphone lance un solo de Charlie Parker en provenance de la coulisse, côté jardin.

    T’inquiète…

    Le spectacle continue…

     


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