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J'ai parfois l'impression de jouer au mikado depuis 40 piges.
A chaque donne, j'essaie délicatement de retirer le temps qui passe,
sans trop bousculer les destins qui croisent le mien.
Je change de stratégie, pour préserver les émotions
et ne pas leur donner la décharge d'adrénaline fatale.
Je tente de protéger les sentiments
pour ne pas qu'ils terminent en éboulement,
emportant tout dans leur chute.
A chaque fois, quand il me faut retirer le premier pas,
mon cœur hésite, craintif, avant de se lancer...
Oublieux des mauvais coups reçus par le passé,
Attentif à ne pas reproduire les erreurs fatales,
Précautionneux de ne pas semer la douleur chez les autres,
Soucieux de la moindre brise de mésentente ou de discorde,
Vigilant au bonheur de celle avec laquelle il a décidé de battre à l'unisson...
Et puis les éléments semblent alors reprendre leur vie propre,
On les pensait anéantis, on les croyait maîtrisés,
Et voilà que par d'autres travers,
ils font se recommencer les histoires,
Pleurant leurs joies, riant leurs peines,
Ils s'amusent au grand chamboule-tout de ma vie,
et m'explosent le destin en myriade de regrets...
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Je laisserai le lit comme elle l'a laissé
Défait et rompu, les draps emmêlés
Afin que l'empreinte de son corps
Reste gravée dans le décor
Je resterai là, immobile
Les bras croisés, presque tranquille
Je laisserai la chambre comme elle l'a laissée
L'odeur de Camel, Gauloises mêlée
Afin que la lumière retienne
Son ombre nue dans les persiennes
Au bout du quai tombe le jour
Je reste là sentant l'Amour
Dans ce port de fêlés juste à l'envers du monde
Où d'énormes soleils me renvoyaient mes ondes
Où les normes basculent au fond des volcans sourds
Où je traînais mes bottes gaspillant ton Amour
Attention fragile
Attention fragile
Je laisserai ma peau comme elle l'a laissée
Sueur et cannelle, orange poivrée
Afin que ma mémoire revienne
Me dessiner cette Eurasienne
Cette criola de secours
Quand je titube au petit jour
Je prendrai ma vie comme elle l'a laissée
Avec un sourire en coin, un secret
Afin d'accepter la tendresse
Que j'avais refusée sans cesse
Avec l'impression d'être fort
Le sommeil, c'est presque la mort
Dans ce port de fêlés juste à l'envers du monde
Où d'énormes soleils me renvoyaient mes ondes
Où les normes basculent au fond des volcans sourds
Où je traînais mes bottes gaspillant ton Amour
Attention fragile
Attention fragile
Bernard Lavilliers
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Il doit être bon parfois de tout savoir...
Savoir comprendre, savoir aimer, savoir écouter, savoir aider
Savoir ne rien attendre, savoir ce qu'il convient de faire, de dire, de penser...
Pouvoir tenir les ficelles du destin au creux des mains,
Connaître celle qu'il convient de tirer au moment opportun
Regarder vers les autres pour comprendre leurs tourments
Les aiguiller vers la voie de l'apaisement
Maîtriser tous les paramètres de la vie,
Et quoi qu'il arrive n'être jamais surpris...
Mais, illusion, on ne décide finalement de rien
On ne peut que donner ce qui nous appartient
Ne pas se regarder constamment le nombril
Voir ceux qui nous entourent tourmentés ou fébriles
Et sans bruit superflu, sans tapage rageur
Leur faire un petit clin d'œil en direction du cœur....
Quand j'étais gosse, haut comme trois pommes,
Je parlais bien fort pour être un homme
Je disais, JE SAIS, JE SAIS, JE SAIS, JE SAIS
C'était le début, c'était le printemps
Mais quand j'ai eu mes 18 ans
J'ai dit, JE SAIS, ça y est, cette fois JE SAIS
Et aujourd'hui, les jours où je me retourne
Je regarde la terre où j'ai quand même fait les 100 pas
Et je ne sais toujours pas comment elle tourne !
Vers 25 ans, je savais tout : l'Amour, les roses, la vie, les sous
Tiens oui l'Amour ! J'en avais fait tout le tour !
Et heureusement, comme les copains, j'avais pas mangé tout mon pain :
Au milieu de ma vie, j'ai encore appris.
Ce que j'ai appris, ça tient en trois, quatre mots :
« Le jour où quelqu'un vous aime, il fait très beau,
je peux pas mieux dire, il fait très beau ! »
C'est encore ce qui m'étonne dans la vie,
Moi qui suis à l'automne de ma vie
On oublie tant de soirs de tristesse
Mais jamais un matin de tendresse !
Toute ma jeunesse, j'ai voulu dire JE SAIS
Seulement, plus je cherchais, et puis moins je savais
Il y a 60 coups qui ont sonné à l'horloge
Je suis encore à ma fenêtre, je regarde, et je m'interroge ?
Maintenant JE SAIS,
JE SAIS QU'ON NE SAIT JAMAIS !
La vie, l'Amour, l'argent, les amis et les roses
On ne sait jamais le bruit ni la couleur des choses
C'est tout ce que je sais ! Mais ça, je le SAIS... !
Paroles de Jean-Lou Dabadie
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Il y a deux sortes de gens :
ceux qui « font »
et ceux qui passent leur temps
à t'expliquer pourquoi ils n'ont pas pu faire...
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