• Liberté...



    Aux confins de l'horizon et loin des servitudes,
    S'affranchir sans regret des moindres habitudes...



    Ô vie heureuse des bourgeois
    Qu'avril bourgeonne
    Ou que décembre gèle,
    Ils sont fiers et contents
    Ce pigeon est aimé,
    Trois jours par sa pigeonne
    Ça lui suffit il sait
    Que l'amour n'a qu'un temps

    Ce dindon a toujours
    Béni sa destinée
    Et quand vient le moment
    De mourir il faut voir
    Cette jeune oie en pleurs
    « C'est la que je suis née
    Je meurs près de ma mère
    Et j'ai fais mon devoir »

    Elle a fait son devoir
    C'est a dire que oncque
    Elle n'eut de souhait
    Impossible elle n'eut
    Aucun rêve de lune
    Aucun désir de jonque
    L'emportant sans rameur
    Sur un fleuve inconnu

    Et tous sont ainsi fait
    Vivre la même vie
    Toujours pour ces gens là
    Cela n'est point hideux
    Ce canard n'a qu'un bec
    Et n'eut jamais envie
    Ou de n'en plus avoir
    Ou bien d'en avoir deux

    Ils n'ont aucun besoin
    De baisers sur les lèvres
    Et loin des songes vains
    Loin des soucis cuisants
    Possèdent pour tout cœur
    Un viscère sans fièvre
    Un coucou régulier
    Et garanti dix ans

    Ô les gens bien heureux
    Tout à coup dans l'espace
    Si haut qu'ils semblent aller
    Lentement en grand vol
    En forme de triangle
    Arrive, plane et passe
    Où vont ils? ... Qui sont-ils ?
    Comme ils sont loin du sol

    Regardez les passer, eux
    Ce sont les sauvages
    Ils vont où leur désir
    Le veut par dessus monts
    Et bois, et mers, et vents
    Et loin des esclavages
    L'air qu'ils boivent
    Ferait éclater vos poumons

    Regardez les avant
    D'atteindre sa chimère
    Plus d'un l'aile rompue
    Et du sang plein les yeux
    Mourra. Ces pauvres gens
    Ont aussi femme et mère
    Et savent les aimer
    Aussi bien que vous, mieux

    Pour choyer cette femme
    Et nourrir cette mère
    Ils pouvaient devenir
    Volailles comme vous
    Mais ils sont avant tout
    Des fils de la Chimère
    Des assoiffés d'azur
    Des poètes des fous

    Regardez les vieux coqs
    Jeune Oie édifiante
    Rien de vous ne pourra
    Monter aussi haut qu'eux
    Et le peu qui viendra
    d'eux à vous
    C'est leur fiente
    Les bourgeois sont troublés
    De voir passer les gueux.




    paroles de Jean Richepin
    musique de Georges Brassens

  • Commentaires

    1
    Jeudi 11 Mai 2006 à 17:17
    oui, la liberté
    est un bien si précieux. L'image de ces "sauvages assoiffés d'azur" me plait beaucoup. Superbe bises ici.
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