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Les synonymes sont de faux amis :
si vous dites à une femme
" Tu m'enivres " ou " Tu me saoules ",
la réaction de celle-ci sera forcément différente...
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J'aurai bien aimé avoir du talent
Pour traverser les océans
Pour découvrir des continents
Et en revenir bien vivant
J'aurai bien aimé avoir du talentTrouver l'or, la myrrhe, l'encens,
Les perles, les diamants, les rubis,
Te faire Princesse de ma vie
J'aurais bien aimé avoir du talentPour être un jour un baladin
Faire rire ou bien rêver les gens
Leur faire oublier leur chagrin
J'aurai bien aimé avoir du talentPour discourir au fil du vent
Donner des ailes à mes paroles
Les laisser prendre leur envol
J'aurai bien aimé avoir du talentPour pouvoir graver dans le temps
Des rimes qui seraient éternelles
Ciselées, comme une dentelle
J'aurai bien aimé avoir du talentEt que mes mots se fassent touchant
Qu'ils atteignent sans détour
Ton cœur, ton âme et ton amour
J'aurai bien aimé avoir du talentPour qu'à travers mes yeux d'enfants
Tu puisses voir les arcs en ciel
Qui naissent de mes ritournelles
J'aurai bien aimé avoir du talentNe pas devenir insignifiant
Que dans tes rêves les moins sages
Tu ne gommes pas mon image
J'aurai bien aimé avoir du talentTrouver les mots des sentiments
Ceux que tu préfères écouter
D'une autre bouche, désormais
J'aurai bien aimé avoir du talentMe sentir un peu moins manant
Posséder l'aura d'un seigneur
Comme " lui " qui pose en vainqueur
J'aurai bien aimé avoir du talentJuste un petit peu, rien qu'un instant
Pour que tu ne jettes pas aux orties
Toutes les lettres que j'ai écrit
J'aurai bien aimé avoir du talent,Pouvoir jouer la comédie
Comme tu le fis si aisément
Avec mon pauvre coeur meurtri
Mais le talent par toi m'a fuitA la place, il m'a fait gentil
Et pas loin d'être un imbécile
C'est celà mon talent d'Achille.
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Une dédicace pour quelqu'un qui, comme moi, n'apprécie pas beaucoup les faussaires...
Le texte est de Georges Brassens...
Se découpant sur champ d'azur
La ferme était fausse bien sûr,
Et le chaume servant de toit
Synthétique comme il se doit.
Au bout d'une allée de faux buis,
On apercevait un faux puits
Du fond duquel la vérité
N'avait jamais dû remonter.
Et la maîtresse de céans
Dans un habit, ma foi, seyant
De fermière de comédie
A ma rencontre descendit,
Et mon petit bouquet, soudain,
Parut terne dans ce jardin
Près des massifs de fausses fleurs
Offrant les plus vives couleurs.
Ayant foulé le faux gazon,
Je la suivis dans la maison
Où brillait sans se consumer
Un genre de feu sans fumée.
Face au faux buffet Henri deux,
Alignés sur les rayons de
La bibliothèque en faux bois,
Faux bouquins achetés au poids.
Faux Aubusson, fausses armures,
Faux tableaux de maîtres au mur,
Fausses perles et faux bijoux
Faux grains de beauté sur les joues,
Faux ongles au bout des menottes,
Piano jouant des fausses notes
Avec des touches ne devant
Pas leur ivoire aux éléphants.
Aux lueurs des fausses chandelles
Enlevant ses fausses dentelles,
Elle a dit, mais ce n'était pas
Sûr, tu es mon premier faux pas.
Fausse vierge, fausse pudeur,
Fausse fièvre, simulateurs,
Ces anges artificiels
Venus d'un faux septième ciel.
La seule chose un peu sincère
Dans cette histoire de faussaire
Et contre laquelle il ne faut
Peut-être pas s'inscrire en faux,
C'est mon penchant pour elle et mon
Gros point du côté du poumon
Quand amoureuse elle tomba
D'un vrai marquis de Carabas.
En l'occurrence Cupidon
Se conduisit en faux-jeton,
En véritable faux témoin,
Et Vénus aussi, néanmoins
Ce serait sans doute mentir
Par omission de ne pas dire
Que je leur dois quand même une heure
Authentique de vrai bonheur.
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Qui suis-je ?
Je ne suis rien.
Rien qu'un petit grain de sable perdu parmi tant d'autres, sur les plages de l'univers aux confins des planètes de l'émotion.
Je me fais rouler par les vagues qui parfois, lors des grosses marées, m'entraînent un peu au large, me maintiennent la tête sous l'eau et me font boire la tasse d'une mer trop salée qui me pique les yeux, la gorge et le cœur.
Si je tourne le regard, je peux apercevoir les gros rochers, là-bas, inaccessibles. Je les vois se faire drosser par les vagues, fouetter par les algues, refroidir par le vent, envahir par les coquillages parasites. Je n'envie pas leur sort et pourtant, inamovibles, ils traversent le temps avec sérénité. Rien ne peut les atteindre, ils semblent intouchables. Immobiles, solides... comme des rocs.
Ailleurs, plus près de moi, je rencontre parfois quelques galets. Bien ronds, bien polis, bien lisses. Jamais ils ne donnent de prise à quelques maux que ce soit. Ils sont là qui déambulent, confiant de toujours revenir parmi leurs frères au sein de la grève protectrice, si peu perturbée par le ressac.
Tout proches d'eux, mes amis les cailloux. Du sable comme moi, juste un peu plus établi dans la vie. Juste un peu moins insignifiant. Chahutés au cours de leur existence, ils ont parfois de drôle de trombines. Tortueux, leurs arrêtes tranchantes ressemblent à une armure pour se défendre des briseurs de rêves.
Et pourtant...
Les gros rochers parfois se font forer et exploser, au bon soin de monsieur Nobel...
Les galets se retrouvent loin du rivage, exposés en bel alignement sur les étagères de nostalgiques...
Les cailloux s'envolent en ricochets sur les flots, naissant d'une main plus ou moins habile et terminent leur course au fond des abîmes...
Et moi, le grain de sable ?
Je fais rêver les enfants en devenant château peuplé de chevaliers imaginaires à la grandeur d'âme exemplaire.
Je fais passer le temps d'un bord à l'autre du sablier en rythmant votre destinée.
Je peux, à moi tout seul, gripper l'engrenage d'une formidable machine bien plus élaborée que moi.
Et puis, le rôle que je préfère, c'est lorsque je te fais une place de choix au bord de l'océan.
Lorsque j'épouse avec conscience la moindre courbe de ton corps alangui qui sous les rayons du soleil cherche à se parer de couleur qui donnent envie de te croquer.
Quand, tout en sensualité, je glisse en cascade dans l'alcove de tes seins, dans le creux de tes reins.
Lorsque je caresse ta peau. D'ailleurs, je crois bien que tu m'aimes aussi un peu, puisque je t'ai déjà surprise à laisser tes mains vagabonder sur moi, alors que ton regard se perd dans l'immensité de l'horizon...
Alors, je plains les rochers, les galets, les cailloux qui ne connaissent pas cette ivresse.
Je ne suis rien.
Rien qu'un petit grain de sable, perdu sur le grain de ta peau.
Et c'est très bien comme ça.
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Le grand Georges Brassens avait merveilleusement mis en musique ces mots d'Aragon...
Rien n'est jamais acquis à l'homme
Ni sa force, ni sa faiblesse, ni son cœur
Et quand il croit ouvrir ses bras
Son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur
Il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux
Sa vie, elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désarmés incertains
Dites ces mots ma vie et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux
Mon bel amour, mon cher amour, ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux
Le temps d'apprendre à vivre
Il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos cœurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux
Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs
Il n'y a pas d'amour heureux
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