•  

    Les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux
    Même riches ils sont pauvres, ils n'ont plus d'illusions et n'ont qu'un coeur pour deux
    Chez eux ça sent le thym, le propre, la lavande et le verbe d'antan
    Que l'on vive à Paris on vit tous en province quand on vit trop longtemps
    Est-ce d'avoir trop ri que leur voix se lézarde quand ils parlent d'hier
    Et d'avoir trop pleuré que des larmes encore leur perlent aux paupières
    Et s'ils tremblent un peu est-ce de voir vieillir la pendule d'argent
    Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui dit: je vous attends


    Les vieux ne rêvent plus, leurs livres s'ensommeillent, leurs pianos sont fermés
    Le petit chat est mort, le muscat du dimanche ne les fait plus chanter
    Les vieux ne bougent plus leurs gestes ont trop de rides leur monde est trop petit
    Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et puis du lit au lit
    Et s'ils sortent encore bras dessus bras dessous tout habillés de raide
    C'est pour suivre au soleil l'enterrement d'un plus vieux, l'enterrement d'une plus laide
    Et le temps d'un sanglot, oublier toute une heure la pendule d'argent
    Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, et puis qui les attend


    Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps
    Ils se tiennent la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant
    Et l'autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère
    Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer
    Vous le verrez peut-être, vous la verrez parfois en pluie et en chagrin
    Traverser le présent en s'excusant déjà de n'être pas plus loin
    Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d'argent
    Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit: je t'attends
    Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend.

     

    Jacques Brel

    http://www.youtube.com/watch?v=M-nyLvIuHDU


     


    2 commentaires
  • Les vrais amis sont ceux qui voient au-delà des apparences et qui ne vous jugent pas.

     

    Ca, tu le sais bien et tu ne te trompe pas sur les gens.

    Mais quand on les appelle au secours, encore faut-il un peu leur expliquer pourquoi...

    au lieu de laisser des traces de soi montrant qu'on existe encore et ne plus répondre à personne quel que soit le moyen de communication....

    Si seulement t'étais à la porte d'à côté...

     

    Expérience personnelle

     


    5 commentaires
  •  

    Pour tous ceux qui ont passé des heures dans les embouteillages ou à marcher,

    un petit lien qui détend:

     

    http://www.bashfr.org/?sort=top50

     


    1 commentaire
  • Une nouvelle prise d'otage s'annonce.

     

    Le RAID et le GIGN (unités d'élite n'ayant pas le droit de grève) sont déjà sur le pied de guerre pour libérer les milliers d'usagers qui, pourtant, ont librement et volontairement payé la dîme mensuelle leur donnant le droit d'utiliser différents moyens de locomotion. Cette rançon ne leur sera pas remboursée en dédommagement du préjudice subi et elle sera même augmentée de divers nouveaux paiements inhérents à l'impossibilité de se déplacer.

    Les cheminots réclament une retraite à 45 ans..... mais qu'on leur donne et qu'ils arrêtent de nous pomper l'air !

     

    Tiens, il n'y a qu'à arrêter d'en embaucher des cheminots, comme ça ils seront à la retraite dès le début de leur carrière !

     

    Tu l'auras compris, ami lecteur, je ne supporte pas ce genre de prise d'otage. C'est pas que j'ai quelque chose contre les cheminots, note bien, mais c'est à leur action que j'en veux. Peut être un jour la SNCF fera-t-elle un recrutement à BAC + 8, ce qui permettrait à cette caste de pouvoir se défendre avec des mots et des arguments construits, plutôt que de priver les usagers du secteur privé (c'est le cas de dire) de déplacements qui leurs sont indispensables pour aller gagner leur croûte.

     

    Et puis un « trafic proche de zéro » est annoncé, ce n'est pas normal... SNCF (Sur Neuf, Cinq Fainéants)... Où sont les quatre qui sont censés travailler ? En repos ?

     

    A l'heure où, dans le secteur privé, les salariés voient augmenter leur temps de cotisation pour avoir le droit de prendre une retraite méritée à un taux de pension ridicule, est-il sain de nous expliquer qu'un agent SNCF qui travaille 35 heures par semaine est fatigué en atteignant l'âge de 50 ans ? Franchement, je connais des retraités du rail et je te garantis qu'ils pétent la forme ! ! !

     

    Certes, un conducteur de train a des horaires pénibles. Moins pénibles cependant que ceux de mon boulanger ou de certains fonctionnaires qui ne font pas loin de 70 heures par semaine (si, si, ça existe, j'en fais partie). Mais lorsque la cinquantaine arrive, ne peut-on pas les mettre derrière un guichet à vendre des billets ? Ou dans un poste d'aiguillage pour appuyer sur des boutons ? Ou dans un quelconque emploi de bureau ?

     

    A Paris, l'actuelle « Place de l'Hôtel de Ville » portait précédemment le nom de « Place de Grève ». L'origine de ce nom vient du fait que cette place se terminait, côté Seine, par une sorte de plage en pente douce, une grève, où il était facile de décharger les marchandises arrivant sur la capitale par voie fluviale. D'ailleurs, le « Port de la Grève » fut pendant longtemps le port le plus important de Paris. De nombreux chômeurs venaient là pour y « faire la grève », c'est à dire aller chercher du travail auprès des bateliers et offrir leur main d'œuvre pour le déchargement.

    « Faire la grève » signifiait donc « aller travailler » ( ! ! ! ! ).

     

    A croire que l'invention du chemin de fer n'a pas révolutionné uniquement le paysage, les distances et les loisirs des bovidés...

     

    Finalement, les seuls transports en commun que j'adore sont les transports amoureux...


    2 commentaires
  • Ayant avec lui toujours fait bon ménage

    J'eusse aimé célébrer, sans être inconvenant,

    Tendre corps féminin ton plus bel apanage

    Que tous ceux qui l'ont vu disent hallucinant.

     

     

    C'eût été mon ultime chant, mon chant du cygne

    Mon dernier billet doux, mon message d'adieu

    Or malheureusement les mots qui le désignent

    Le disputent à l'exécrable, à l'odieux.

     

    C'est la grande pitié de la langue française,

    C'est son talon d'Achille et c'est son déshonneur

    De n'offrir que des mots entachés de bassesse

    A cet incomparable instrument de bonheur.

     

    Alors que tant de fleurs ont des noms poétiques

    Tendre corps féminin, c'est fort malencontreux

    Que ta fleur la plus douce la plus érotique

    Et la plus enivrante en ait de plus scabreux.

     

    Mais le pire de tous est un petit vocable

    De trois lettres pas plus, familier, coutumier

    Il est inexplicable, il est irrévocable

    Honte à celui-là qui l'employa le premier

     

    Honte à celui-là qui par dépit par gageure

    Dota du même terme, en son fiel venimeux

    Ce grand ami de l'homme et la cinglante injure

    Celui-là c'est probable en était un fameux.

     

    Misogyne à coup sûr, asexué sans doute

    Au charmes de Vénus absolument rétif

    Etait ce bougre qui, toute honte bue toute

    Fit ce rapprochement d'ailleurs intempestif.

     

    La malepeste soit de cette homonymie

    C'est injuste Madame et c'est désobligeant

    Que ce morceau de roi de votre anatomie

    Porte le même nom qu'une foule de gens.

     

    Fasse le ciel qu'un jour, dans un trait de génie

    Un poète inspiré que Pégase soutient

    Donne, effaçant d'un coup des siècles d'avanie,

    A cette vraie merveille un joli nom chrétien

     

    En attendant Madame il semblerait dommage

    Et vos adorateurs en seraient tous peinés

    D'aller perdre de vue que pour lui rendre hommage

    Il est d'autre moyen et que je les connais

    Et que je les connais.

     

     

    N'y voir aucune vantardise de ma part... :-)

     

     Chanson de Georges Brassens


    1 commentaire