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Je cherchais quelques rimes quand elle m'est apparue
Cette beauté qui signe un seize de la rue
Elégante, exotique, sortie des « Fleurs du mal »
Des fumées baudelairiennes, un amour marginal
Juste derrière l'épaule un tatouage digne,
Malheur à qui me frôle je suis comme suis,
Je suis comme je suis plaisir à qui me prend
Et dans ce jeu de rôle, je te veux maintenant.
L'été était nu sur la plage et cet amour sauvage
Profondément marqué
Marqué, par un été torride
Septembre semble vide
Vide et désespéré...
Un été sans sommeil jusqu'à la déchirure
Le ciel noir et la mer à jamais confondus
Je pourrai dessiner toute ta chevelure
Papillons bleus et noirs de tes mèches tordues
Mais la foudre est tombée et j'en garde la brûlure
Et ce poignard de nacre dans la plaie qui me tue
Tes lèvres entrouvertes épuisent cette blessure
Où l'amour et la mort se mêlent "soniador"
L'été était nu sur la plage et cet amour sauvage
Profondément marqué
Marqué par un été torride
Septembre semble vide
Vide et désespéré...
Je suis comme je suis malheur à qui me prend
Malheur à qui me frôle attention si je mens
Où l'amour et la mort se mêlent "soniador"
Bernard Lavilliers
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Comme un rayon de lune
Je coule sur tes seins
En caresse opportune
Chargée de clairs desseins
Lentement je dérive
Sur tes courbes offertes
Et doucement j'arrive
Sur un téton alerte
Qui déjà, je le sens,
Se tient fort en éveil,
Tendu et suppliant,
Au sortir du sommeil
Comme une impatience,
Je me fais agacerie
Caresse d'indécence
Au fil de mes envies
Parcourant, arabesque
Ta poitrine alourdie
Y dessinant des fresques
Aux motifs hardis
Et je sens se dresser
Sous le bout de mes doigts
La corolle excitée
Qui pointe comme au combat.
Ma bouche en un baiser
Léger comme une plume
Vient lentement se poser
Sur ton charnel costume
Mes lèvres incarnat
S'ouvrent pour mieux gober
Ce mamelon qui n'a
Plus peur de succomber
Ton souffle s'accélère
Ton ventre devient chaud
Ma langue devient vipère
Et glisse sur ta peau
Tes doigts dans mes cheveux
Tes soupirs en partance
Mes baisers deviennent ceux
Qui te donnent des transes
Tu pèses sur ma tête
Pour me faire comprendre
De poursuivre ma quête
D'encore plus bas descendre
Juste au creux de tes cuisses
Aux portes de ton sexe
Pour que ma langue puisse
Te pâmer sans complexe
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Petite libertine aux yeux de satin gris,
Jouant, vamp divine, les soleils de nuit
Loin des rêves sucrés de ton adolescence
Tu sembles avoir perdu toute trace d'innocence.
A l'heure où tes copines découvraient les dance-flor,
Les flirts impromptus, les ruptures sans remords,
Tu tombais prisonnière d'une toile de paroles,
Fleur fragile perdue parmi les herbes folles.
Sous le joug d'un Casanova de pacotille
Tes jambes se gainèrent soudain de bas résille,
Sous-vêtements coquins, hauts talons, un sésame,
Un déguisement pour te sentir enfin femme.
Impression d'exister, de compter pour quelqu'un
Qui de ses mots choisis t'inventait un destin.
Fort de son expérience, il faisait miroiter
Cet Amour idéal qui t'avait tant manqué.
Il t'entraînait dans de multiples turpitudes,
Soirées branchées, champagne, devenaient habitude.
Il te montrait comme on expose une pierre précieuse,
Fier d'exhiber son âge et sa jeune amoureuse.
Il savait c'est certain, comme aucun autre avant,
Jouer avec ton corps en merveilleux amant,
Te donner un plaisir alors insoupçonné
Que certaines maladresses n'avaient pas su trouver.
Puis vint le temps où pour lui plaire encore
Tu acceptais, lucide, de suivre ton mentor
En de folles orgies pourvues d'anonymat
Privées de sentiments, de l'Amour en plagiat.
Tu laissais derrière toi tes moindres illusions,
Cette fois la petite fille faisait abjuration
Des rêves merveilleux, des histoires de princesse,
Des comptines, des jeux, du temps de sa jeunesse.
Puis, Don Juan lassé d'un pantin malléable
S'en retournait chasser une proie périssable
Qui, crédule et sensible, croirait à ses fables,
Et te remplacerait sur le siège éjectable.
Petite libertine aux yeux de satin gris,
Gentille fleur des champs, bien trop vite grandie,
Pourras-tu croire encore en de purs sentiments ?
Âme désabusée, ton cœur a dix mille ans.
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C'est pas la peine de piétiner des bouts d'mégots sur le trottoir
C'est pas la peine d'aller fourrer dans son ego des idées noires
C'est pas la peine - C'est pas la peine
C'est pas la peine
C'est pas la peine de tortiller des allumettes dans un cendars
C'est pas la peine de dégueuler ses bières sur le bord du boul'vard
C'est pas la peine - C'est pas la peine
C'est pas la peine
C'est presque une figure de style
Que notre raison s'obnubile
On a le sens de l'inutile
Quand l'amour se fait volatile
Qu'il se débine - Qu'il se débine !
C'est pas la peine de s'flageller avec le fouet du remord
C'est pas la peine de s'infliger tous les excès et tous les torts
C'est pas la peine - C'est pas la peine
C'est pas la peine
C'est pas la peine d'envisager une vie d'ascète dans le Grand Nord
C'est pas la peine de s'enfermer de ne plus mettre le pied dehors
C'est pas la peine - C'est pas la peine
C'est pas la peine
C'est presque une figure de style
Que notre raison s'obnubile
On a le sens de l'inutile
Quand l'amour se fait volatile
Qu'il se débine - Qu'il se débine !
C'est pas la peine
C'est pas la peine de s'ag'nouiller dans de ridicules prières
C'est pas la peine de griffonner moult poèmes testamentaires
C'est pas la peine - C'est pas la peine
C'est pas la peine
C'est pas la peine de se projeter dans des lendemains délétères
C'est pas la peine d'ignorer que tout appartient à naguère
C'est pas la peine - C'est pas la peine
C'est pas la peine
C'est pas la peine de piétiner des bouts d'mégots sur le trottoir
C'est pas la peine d'aller fourrer dans son ego des idées noires
C'est pas la peine - C'est pas la peine...
Je l'fait quand même, quand même, quand même...
Un p'tit peu quand même, hein...
Yves Jamait - De verres en vers -
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J'ai croisé les bisons,
J'ai approché les loups,
J'ai touché l'horizon
Sans en devenir fou.
J'ai bu à la rivière,
Une eau pure et sereine,
J'ai parcouru la mer
Des herbes de la Plaine.
J'ai parlé au tonnerre,
Dansé avec les ours,
Attrapé des éclairs
Au milieu de leurs courses.
J'ai prié mes ancêtres
Honoré leur mémoire,
J'ai protégé mes frères,
J'ai transmis notre Histoire.
J'ai vaincu l'ennemi
Puis, je l'ai glorifié,
Sa bravoure m'a permis
D'être fier de tuer.
J'ai aimé ma compagne,
L'ai protégé du mal,
J'ai bâtit en montagne
Notre amour minéral.
J'ai instruit nos enfants,
J'ai offert mes secrets,
J'ai écrit dans le vent
Les paroles sacrées.
J'ai marché comme un Homme
Sans rougir de mes actes,
J'ai respecté en somme
Les formules du pacte.
Et l'homme blanc est venu...
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