• Un baiser, mais à tout prendre, qu' est-ce ?
    Un serment fait d'un peu plus près, une promesse
    plus précise, un aveu qui veut se confirmer,
    un point rose qu'on met sur l' « i » du verbe aimer ;
    c'est un secret qui prend la bouche pour oreille,
    un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille,
    une communion ayant un goût de fleur,
    une façon d'un peu se respirer le coeur,
    et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme !


    Edmond Rostand - Cyrano de Bergerac



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  • Un vingt-deux de septembre au diable vous partites,
    Et, depuis, chaque année, à la date susdite,
    Je mouillais mon mouchoir en souvenir de vous...
    Or, nous y revoilà, mais je reste de pierre,
    Plus une seule larme à me mettre aux paupières:
    Le vingt-deux de septembre, aujourd'hui, je m'en fous.

    On ne reverra plus au temps des feuilles mortes,
    Cette âme en peine qui me ressemble et qui porte
    Le deuil de chaque feuille en souvenir de vous...
    Que le brave Prévert et ses escargots veuillent
    Bien se passer de moi pour enterrer les feuilles:
    Le vingt-deux de septembre, aujourd'hui, je m'en fous.

    Jadis, ouvrant mes bras comme une paire d'ailes,
    Je montais jusqu'au ciel pour suivre l'hirondelle
    Et me rompais les os en souvenir de vous...
    Le complexe d'Icare à présent m'abandonne,
    L'hirondelle en partant ne fera plus l'automne:
    Le vingt-deux de septembre, aujourd'hui, je m'en fous.

    Pieusement noué d'un bout de vos dentelles,
    J'avais, sur ma fenêtre, un bouquet d'immortelles
    Que j'arrosais de pleurs en souvenir de vous...
    Je m'en vais les offrir au premier mort qui passe,
    Les regrets éternels à présent me dépassent:
    Le vingt-deux de septembre, aujourd'hui, je m'en fous.

    Désormais, le petit bout de coeur qui me reste
    Ne traversera plus l'équinoxe funeste
    En battant la breloque en souvenir de vous...
    Il a craché sa flamme et ses cendres s'éteignent,
    A peine y pourrait-on rôtir quatre châtaignes:
    Le vingt-deux de septembre, aujourd'hui, je m'en fous.

    Et c'est triste de n'être plus triste sans vous

    Georges Brassens




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  • Je me suis construit des images,
    Je me suis bâtit des frontières,
    J'ai des souvenirs qui surnagent
    Et j'ai oublié mes colères.

    J'ai appris à ne plus croire,
    J'ai regardé aux alentours,
    J'ai aussi broyé du noir,
    J'ai couru sur le fil des jours.

    Je me suis promené dans la vie,
    J'ai vécu de belles histoires,
    J'ai pleuré et j'ai souri,
    J'ai connu des mauvais soirs.

    J'ai croisé des sentimentales,
    J'ai embrassé des passionnées,
    J'ai désiré des désirables
    Que je n'ai jamais pu caresser.

    J'en ai marié une par erreur,
    Puis j'ai juré mais un peu tard,
    J'ai remis les pendules à l'heure
    Mais j'ai replongé sans retard.

    Je me suis noyé en enfer,
    J'ai volé trop près des étoiles,
    J'ai le cœur qui n'est plus en verre
    Mais contre tout ce qui fait mal.

    J'ai les rêves dans les nuages,
    J'ai le fantasme en solitude
    Et j'ai dans les yeux un visage
    Qui me rappelle l'habitude.

    J'ai les mots qui me donnent envie
    Et j'ai l'envie de taire mes maux
    Je sais que tout n'est pas fini
    Mais qu'est-ce qui viendra bientôt
    Dans les lignes de mes demains ?





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  • De tempêtes en gros temps, je voguais tourmenté
    Tourné vers l'horizon, les yeux cherchant la paix.
    Je barrais face au vent, inconscient des dangers
    Que trop de sentiments pouvait m'occasionner.

    La vie m'emportait aux confins des frontières,
    Coquille de noix perdue au milieu de l'amer,
    Ballottée, bousculée, frêle esquif qui dérive
    De temps à autre une île m'accueillait sur ses rives.

    Souvent j'ai jeté l'encre sur les pages de ma vie
    Pour y poser mes maux, pour mieux hurler l'écrit
    En plein et en déliés, tirant de bord à bord
    Pour découvrir un souffle et avancer encore.

    Les amarres étaient prêtes et pourtant trop fragiles,
    Éphémères, les amours ne tenaient qu'à un fil,
    A force d'abordage, mon cœur en cicatrice
    Supportait les stigmates de passions destructrices.

    Cherchant mon port d'attache, mon endroit de mouillage,
    Ma crique salvatrice, ma calanque, ma plage,
    Mon radeau disloqué à force de tangage
    A finit par sombrer bien loin de tout rivage.

    Et là, entre deux eaux, je découvrais sereine
    La belle qui me séduit par son chant de sirène...





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  • Jambes gainées de soie, jambes ornées de bas
    Qui suscitent l'émoi, qui provoquent un débat.
    Dois-je ou ne dois-je pas laisser glisser mes doigts
    Sur tes jambes qui déjà m'invitent à d'autres pas ?

    Ces quelques pas de danse qui nous ont rapprochés
    Qui ont comblés l'absence jusqu'à nous enlacer
    De pas sages en passage de corps à partager
    Les heures disposent, le temps fait pas, laisses moi t'aimer.

    Échanges de baisers, étreinte fusionnelle,
    Tes jambes autour des miennes lancent comme un appel,
    Tu me voudrais brûlant près du porte-jarretelles
    Je me montre patient, tu me trouves cruel.

    Jeux de langue et de corps, tu fonds sous mes baisers
    Tu soupires, tu gémis, tu me réclames entier
    Avide, impatiente, tu te montres empressée
    Puis muette soudain quand tu es pénétrée.

    Nos corps poursuivent leur danse, zoukés, collés, serrés
    Tu ondules des hanches, tes jambes m'ont encerclé
    Jusqu'à la délivrance, orgasme à délirer
    Qui te laisse repue...avec les bas filés...




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