• Il y a dans la vie de chacun
    des chansons qui ont une odeur, une ambiance,
    une présence, une nostalgie...

    Celle-ci, entre autre, fait remonter de ma mémoire
    une époque adolescente
    où j'ai vécu le plus bel amour platonique
    que la vie m'a donné...

    Aujourd'hui encore, après bien des bleus au coeur,
    je revoie très nettement son visage...



    J'ai la vie qui m' pique les yeux
    J'ai mon p'tit cœur qu'est tout bleu
    Dans ma tête j' crois bien qu'il pleut.
    Pas beaucoup, mais un p'tit peu.

    J' m'interesse plus à grand chose
    Même pas fatigué, j' me r'pose
    J' bois la vie à toute petite dose,
    J' vois plus la couleur des roses.
    Dans ma guitare, y a plus rien
    Plus une note, plus un refrain.
    Dans mes doigts, y a rien qui tient
    Dans ma peau, y a qu' du chagrin.

    J'ai la vie qui m' pique les yeux
    J'ai mon p'tit cœur qu'est tout bleu
    Dans ma tête j' crois bien qu'il pleut.
    Pas beaucoup, mais un p'tit peu.

    Au bistrot du temps qui passe,
    J' bois un verre à la terrasse.
    J' me dis qu' à l'école de l'angoisse,
    J' s'rai toujours l' premier d' la classe.
    Me racontez pas d'histoires:
    La vie c'est une tonne de cafards
    C'est toujours un fond d' tiroir,
    C'est toujours un train qui part.

    J'ai la vie qui m' pique les yeux,
    J'ai mon p'tit cœur qu'est tout bleu
    Dans ma tête j' crois bien qu'il pleut.
    Pas beaucoup, mais un p'tit peu.

    J' voudrais vivre rien qu'en vacances,
    Qu' ce soit tous les jours bizance,
    Qu' ce soit tous les jours l'enfance,
    Dans un monde que d'innocence.
    Mais, j' vis au fond d'un abîme,
    Tout seul, avec ma p'tite frime ;
    Et dans mon dictionnaire de rimes,
    Avec amour, y a qu' déprime.

    J'ai la vie qui m' pique les yeux,
    J'ai mon p'tit cœur qu'est tout bleu
    Dans ma tête j' crois bien qu'il pleut.
    Pas beaucoup, mais un p'tit peu.

    Alors l' soir avant qu' j' me couche,
    J'écoute chanter la pauv'e souche,
    Les mots qui sortent de sa bouche,
    Ça m' fait tout drôle, et ça m' touche.
    Et tout au fond d' sa détresse
    Je découvre tellement de tendresse,
    Que même si j' tombe et qu j' me blesse
    J' dis bonne nuit à ma tristesse.

    J'ai la vie qui m' pique les yeux
    J'ai mon p'tit cœur qu'est tout bleu
    Dans ma tête j' crois bien qu'il pleut.
    Pas beaucoup, mais un p'tit peu.

    J'ai la vie qui m' pique les yeux,
    Heureusement, j' suis amoureux,
    D'une p'tite fille qui m' rend heureux,
    Pas beaucoup mais un p'tit peu.



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  • Pour Emma, toxicomane, prostituée
    Qu'un mauvais mal a emporté,
    Parce qu'un jour nos vies se sont croisées
    Et qu'il est des tendresses qu'on ne peut oublier...




    La danseuse du Sud de Bernard Lavilliers

    Je m'souviens d'une fille, au rire cassé
    Au passé perdu dans le grand brouillard
    Trop d'amours blessés, trop de faux départs
    Trop de mains glacées

    Elle a des souvenirs qui lui appartiendront
    Après la dernière larme, la dernière chanson

    Le miroir brisé emportant ma voix
    La nuit tombe encore cruelle et tragique
    Les néons sanglants, notre désarroi
    Comme un soleil froid

    Tous mes souvenirs nous appartiendront
    Après la dernière larme la dernière chanson

    Le ventre sucré, l'humour qui fait mal
    Petite main tremble, le bar de plastic
    Tu dis que tu m'aimes, qu'il est bien trop tard
    J'ai joué trop longtemps, j'ai joué trop longtemps
    J'ai joué trop longtemps

    Elle a les yeux lavés par l'alcool et les larmes
    Et la peau perméable aux mains des voyageurs
    Comme la grève blanche attend pendant des heures
    Le corps de l'océan qui arrive en vainqueur
    Le corps de l'océan qui arrive en vainqueur

    Je m'souviens d'une fille...



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  • Mon enfance passa,
    De grisailles en silences,
    De fausses révérences
    En manque de batailles.
    L'hiver j'étais au ventre
    De la grande maison
    Qui avait jeté l'ancre
    Au nord parmi les joncs.
    L'été à moitié nu,
    Mais tout à fait modeste,
    Je devenais indien,
    Pourtant déjà certain
    Que mes oncles repus
    M'avaient volé le Far West.

    Mon enfance passa,
    Les femmes aux cuisines
    Où je rêvais de Chine
    Vieillissaient en repas.
    Les hommes au fromage
    S'enveloppaient de tabac,
    Flamands taiseux et sages
    Et ne me savaient pas.
    Moi qui toutes les nuits,
    Agenouillé pour rien,
    Arpégeais mon chagrin
    Au pied du trop grand lit.
    Je voulais prendre un train
    Que je n'ai jamais pris.

    Mon enfance passa,
    De servante en servante
    Je m'étonnais déjà
    Qu'elles ne fussent point plantes.
    Je m'étonnais encore
    De ces ronds de famille
    Flânant de mort en mort
    Et que le deuil habille.
    Je m'étonnais surtout
    D'être de ce troupeau
    Qui m'apprenait à pleurer
    Que je connaissais trop.
    J'avais L'œil du berger
    Mais le cœur de l'agneau

    Mon enfance éclata,
    Ce fut l'adolescence
    Et le mur du silence
    Un matin se brisa.
    Ce fut la première fleur
    Et la première fille,
    La première gentille
    Et la première peur.
    Je volais je le jure,
    Je jure que je volais,
    Mon cœur ouvrait les bras
    Je n'étais plus barbare

    Et la guerre arriva

    Et nous voilà ce soir.


    Jacques Brel

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  • Dans ce monde virtuel
    les mots parfois se veulent si cruels...


    Les mots sont tous bien rangés dans le dictionnaire
    Et pourtant ils prennent vie dans notre imaginaire,
    Exprimant sans détour les plus pures vérités
    Ou se drapant d'atours pour mieux dissimuler
    Les plus noirs desseins, les pires ignominies,
    Les mots sont-ils sincères ou bien de faux amis ?

    Ils nous laissent entendre, qu'ils ne sont pas fragiles
    Et puis ils se révèlent colosses aux pieds d'argile,
    Se fissurant au joug de la lumière crue
    De l'authenticité qui vient les mettre à nu,
    Révélant sans nul doute les coupables mensonges,
    Les abîmes de tourments où leur auteur vous plonge.

    Ne servant pas de masque, se présentant limpides
    Les mots perdent alors leur humeur perfide,
    Véhiculant souvent sans aucune pudeur
    Les plus belles émotions vécues dedans le cœur
    De celui qui par eux, sans défense, se livre
    Confiant envers ceux qui ouvriraient son livre.

    Faut-il interpréter, faut-il juste comprendre ?
    Convient-il d'écouter ou est-ce mieux d'entendre ?
    Les écrits qui restent, les paroles qui s'envolent,
    Les idées qu'on déteste, les méchancetés qui collent,
    Les phrases qui caressent, les chansons qui apaisent,
    Les confessions sincères, les rancoeurs mauvaises.

    Les mots n'ont pas et parfois loin s'en faut
    Une volonté propre à vivre sans défaut.
    Les âmes qui les tressent ne sont pas toujours nobles
    Comme le faux nectar né d'un mauvais vignoble.
    Il nous faut séparer le bon grain de l'ivraie
    Pour n'être pas à terre, pour n'être pas blessé.

    Ils ne sont que des mots que des cerveaux mauvais
    Détournent de leur sens, débauchent de leurs idées
    Dans le but de faire mal, cherchant des proies faciles
    Pour assouvir veulement une haine imbécile.
    Au sein de bavardages amis, respectueux
    Perdus parmi la foule, hélas, on ne voit qu'eux...






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  • ... sera d'aller faire un tour à Tours,
    mais pas pour un corps à corps.

    Avancez pas à pas,
    rapportez mot pour mot.

    Œil pour œil,
    dent pour dent,
    Vous rendrez coup pour coup
    s'il le faut, coûte que coûte.

    Déplacement prévu pour ce mercredi...

    ... vous me manquez déjà !




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