• Comme un rayon de lune
    Je coule sur tes seins
    En caresse opportune
    Chargée de clairs desseins
    Lentement je dérive
    Sur tes courbes offertes
    Et doucement j'arrive
    Sur un téton alerte
    Qui déjà, je le sens,
    Se tient fort en éveil,
    Tendu et suppliant,
    Au sortir du sommeil

    Comme une impatience,
    Je me fais agacerie
    Caresse d'indécence
    Au fil de mes envies
    Parcourant, arabesque
    Ta poitrine alourdie
    Y dessinant des fresques
    Aux motifs hardis
    Et je sens se dresser
    Sous le bout de mes doigts
    La corolle excitée
    Qui pointe comme au combat.

    Ma bouche en un baiser
    Léger comme une plume
    Vient lentement se poser
    Sur ton charnel costume
    Mes lèvres incarnat
    S'ouvrent pour mieux gober
    Ce mamelon qui n'a
    Plus peur de succomber
    Ton souffle s'accélère
    Ton ventre devient chaud
    Ma langue devient vipère
    Et glisse sur ta peau

    Tes doigts dans mes cheveux
    Tes soupirs en partance
    Mes baisers deviennent ceux
    Qui te donnent des transes
    Tu pèses sur ma tête
    Pour me faire comprendre
    De poursuivre ma quête
    D'encore plus bas descendre
    Juste au creux de tes cuisses
    Aux portes de ton sexe
    Pour que ma langue puisse
    Te pâmer sans complexe



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  • Petite libertine aux yeux de satin gris,
    Jouant, vamp divine, les soleils de nuit
    Loin des rêves sucrés de ton adolescence
    Tu sembles avoir perdu toute trace d'innocence.

    A l'heure où tes copines découvraient les dance-flor,
    Les flirts impromptus, les ruptures sans remords,
    Tu tombais prisonnière d'une toile de paroles,
    Fleur fragile perdue parmi les herbes folles.

    Sous le joug d'un Casanova de pacotille
    Tes jambes se gainèrent soudain de bas résille,
    Sous-vêtements coquins, hauts talons, un sésame,
    Un déguisement pour te sentir enfin femme.

    Impression d'exister, de compter pour quelqu'un
    Qui de ses mots choisis t'inventait un destin.
    Fort de son expérience, il faisait miroiter
    Cet Amour idéal qui t'avait tant manqué.

    Il t'entraînait dans de multiples turpitudes,
    Soirées branchées, champagne, devenaient habitude.
    Il te montrait comme on expose une pierre précieuse,
    Fier d'exhiber son âge et sa jeune amoureuse.

    Il savait c'est certain, comme aucun autre avant,
    Jouer avec ton corps en merveilleux amant,
    Te donner un plaisir alors insoupçonné
    Que certaines maladresses n'avaient pas su trouver.

    Puis vint le temps où pour lui plaire encore
    Tu acceptais, lucide, de suivre ton mentor
    En de folles orgies pourvues d'anonymat
    Privées de sentiments, de l'Amour en plagiat.

    Tu laissais derrière toi tes moindres illusions,
    Cette fois la petite fille faisait abjuration
    Des rêves merveilleux, des histoires de princesse,
    Des comptines, des jeux, du temps de sa jeunesse.

    Puis, Don Juan lassé d'un pantin malléable
    S'en retournait chasser une proie périssable
    Qui, crédule et sensible, croirait à ses fables,
    Et te remplacerait sur le siège éjectable.

    Petite libertine aux yeux de satin gris,
    Gentille fleur des champs, bien trop vite grandie,
    Pourras-tu croire encore en de purs sentiments ?
    Âme désabusée, ton cœur a dix mille ans.



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  • C'est pas la peine de piétiner des bouts d'mégots sur le trottoir
    C'est pas la peine d'aller fourrer dans son ego des idées noires
    C'est pas la peine - C'est pas la peine
    C'est pas la peine
    C'est pas la peine de tortiller des allumettes dans un cendars
    C'est pas la peine de dégueuler ses bières sur le bord du boul'vard
    C'est pas la peine - C'est pas la peine
    C'est pas la peine

    C'est presque une figure de style
    Que notre raison s'obnubile
    On a le sens de l'inutile
    Quand l'amour se fait volatile
    Qu'il se débine - Qu'il se débine !

    C'est pas la peine de s'flageller avec le fouet du remord
    C'est pas la peine de s'infliger tous les excès et tous les torts
    C'est pas la peine - C'est pas la peine
    C'est pas la peine
    C'est pas la peine d'envisager une vie d'ascète dans le Grand Nord
    C'est pas la peine de s'enfermer de ne plus mettre le pied dehors
    C'est pas la peine - C'est pas la peine
    C'est pas la peine

    C'est presque une figure de style
    Que notre raison s'obnubile
    On a le sens de l'inutile
    Quand l'amour se fait volatile
    Qu'il se débine - Qu'il se débine !

    C'est pas la peine

    C'est pas la peine de s'ag'nouiller dans de ridicules prières
    C'est pas la peine de griffonner moult poèmes testamentaires
    C'est pas la peine - C'est pas la peine
    C'est pas la peine
    C'est pas la peine de se projeter dans des lendemains délétères
    C'est pas la peine d'ignorer que tout appartient à naguère
    C'est pas la peine - C'est pas la peine
    C'est pas la peine

    C'est pas la peine de piétiner des bouts d'mégots sur le trottoir
    C'est pas la peine d'aller fourrer dans son ego des idées noires
    C'est pas la peine - C'est pas la peine...

    Je l'fait quand même, quand même, quand même...

    Un p'tit peu quand même, hein...


    Yves Jamait - De verres en vers -


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  • J'ai croisé les bisons,
    J'ai approché les loups,
    J'ai touché l'horizon
    Sans en devenir fou.

    J'ai bu à la rivière,
    Une eau pure et sereine,
    J'ai parcouru la mer
    Des herbes de la Plaine.

    J'ai parlé au tonnerre,
    Dansé avec les ours,
    Attrapé des éclairs
    Au milieu de leurs courses.

    J'ai prié mes ancêtres
    Honoré leur mémoire,
    J'ai protégé mes frères,
    J'ai transmis notre Histoire.

    J'ai vaincu l'ennemi
    Puis, je l'ai glorifié,
    Sa bravoure m'a permis
    D'être fier de tuer.

    J'ai aimé ma compagne,
    L'ai protégé du mal,
    J'ai bâtit en montagne
    Notre amour minéral.

    J'ai instruit nos enfants,
    J'ai offert mes secrets,
    J'ai écrit dans le vent
    Les paroles sacrées.

    J'ai marché comme un Homme
    Sans rougir de mes actes,
    J'ai respecté en somme
    Les formules du pacte.

    Et l'homme blanc est venu...



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  • Mes pensées vont vers toi et elles tourbillonnent
    Comme s'envolent doucement dehors les feuilles d'automne,
    Elles t'entourent annonçant, invisible présence
    Le commencement de cet hiver qui s'avance.

    Il serait déplacé pour moi de faire le pitre.
    Aujourd'hui il te faut refermer un chapitre
    Ton sourire est tourné vers une nostalgie
    Qui traverse ton âme, qui souffle sur ta vie.

    Il y a des combats que nul ne peut gagner,
    Des batailles perdues, des soldats résignés
    De voir partir les autres et de rester en vie,
    Criant à l'injustice, hurlant à l'infamie.

    Le vent froid s'est levé, soufflant sur ta mémoire
    Des images passées, des morceaux de l'histoire
    Que tu vécus jadis, au temps des jours heureux
    Lorsque l'insouciance faisait partie des jeux.

    Le temps inéluctable fera son office
    En glissant sur ta peine une douce pelisse
    Qui gardera au chaud dans le creux de ton cœur
    Le souvenir de ceux que maintenant tu pleures.

    Reviendra le soleil qui allume tes yeux
    Qui là-bas fait renaître un joli ciel tout bleu.
    Reviendra le sourire qui flotte sur ta vie
    Prenant la première place devant la nostalgie.




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