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Par Spleen36 le 22 Août 2006 à 15:38
Derrière les persiennes qui nous faisaient ombrage
Tandis que les lames, elles, cadençaient le ressac
Nous enlacions nos corps en ultime partage
Dessinant de caresses d'érotiques entrelacs.
Nos peaux en couleur d'ambre et parfumées de sel
Se frottaient l'une à l'autre en douceur d'alizés
Nos bouches dévorantes de baisers sensuels
Abritaient le ballet de nos langues mêlées.
En habile corsaire voguant vers vos trésors
Je découvrais la grotte de vos voluptés
J'y entrais en vainqueur tel un conquistador
Mais je savais déjà que vous m'y espériez.
Nous fîmes à deux renaître la houle de l'océan
Ondoyant d'harmonie au rythme des marées,
Vos ongles dans mon dos m'annoncèrent l'instant
Où, dans la baie d'amour, le plaisir déferlait.
Vos soupirs de bonheur résonnaient murmurant,
Nos corps, avec délice, chaviraient de bien être,
Bienheureuse tempête communiant les amants,
Dans cette chambre à l'autre bout de la planète...
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Par Spleen36 le 20 Août 2006 à 11:39
Virevoltent mes doigts
Comme neige en flocon
Qui te donne un peu froid,
D'où naissent les frissons.
Eclaboussent mes baisers
Comme les gouttes d'orage
Ton corps en est mouillé
Car ils ne sont pas sages.
Pirouettent mes caresses
Comme les feuilles mortes
Te faisant pécheresse
Que le désir emporte.
Tourbillonnent nos corps
En une folle tempête
Jouissance en accord
Plaisir que rien n'arrête.
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Par Spleen36 le 18 Août 2006 à 14:29
Dans sa robe diaphane, à la terrasse du café,
Elles noircissait des pages entières de mots tendres entrelacés.
Elle se racontait des histoires de princesses et de chevaliers
Mais en se défendant d'y croire pour ne pas s'y faire piéger.
Elle semblait tellement perdue dans ses pensées,
Le tourbillon du monde passait près d'Elle à la frôler,
Le temps pour Elle semblait s'être arrêté
Seules vivaient les pages de ses cahiers.
En sirotant, gourmande, un café trop sucré,
Son regard se noyait dans son monde secret,
Avant que le stylo ne coure sur le papier
Pour y poser, soigneux, des mots bien alignés.
Ses rêveries solitaires devaient la rassurer
Il n'y avait pas de risque qu'Elle ait le cœur blessé
Pas de coups, pas de bleus, pas d'amours torturées
Un bonheur idéal si loin de la réalité.
Je l'ai regardé faire et je n'ai pas osé
M'approcher de sa table, lui offrir un café,
Lui parler simplement sans intentions cachées
Il me semblait qu'Elle en aurait été fâchée.
Après un point ultime, son stylo s'est posé
Elle a posé sa dîme pour régler son café
Elle a quitté ma vie comme Elle était entrée
Belle, inconnue et... perdue dans ses pensées...
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Par Spleen36 le 14 Août 2006 à 16:14
Pour Flo...
A la croisée du virtuel et du réel,
Se cachent des mondes mystérieux et éphémères
Certains y tressent des mots au parfum de dentelle
D'autres y crachent leur venin à la saveur amère.
Les doigts glissent sur le clavier
Hésitant, frénétiques, dispendieux ou timides
Selon qu'ils sont, par le cœur, commandés,
Ou sous la coupe d'une langue perfide.
Le regard se pose sur la lucarne en verre
Pour y chercher souvent un peu de réconfort,
Pour trouver un soleil en plein cœur de l'hiver
Ou pour éluder l'ironie du sort.
On ne se méfie pas du pouvoir des phrases
Que l'on prend sans défiance et pour argent comptant
On n'imagine pas que derrière l'emphase
Se dissimule parfois le fiel de mots tranchants.
A poser trop de murailles en nous
Plus rien ne nous atteint, ni peines, ni tourments
Et si l'on se protège pour mieux parer les coups
On perd la spontanéité des plus beaux sentiments.
L'équilibre est fragile, il danse sur un fil
Qui risque de se rompre si l'on n'y prend pas garde,
Nous faisant tournoyer en une chute inutile
S'enfonçant sans répit dans une ombre blafarde.
Prendre le merveilleux, s'emparer des mots tendres
Oublier les outrages, faire fi des vilenies,
Savoir que des gentils sont là pour vous comprendre
Et laisser les fâcheux crier leurs avanies.
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Par Spleen36 le 11 Août 2006 à 09:31J'ai bien aimé cette chanson, entendue ce matin...
Un bébé encadré sur une étagère, un souvenir de vacances, un anniversaire.
Une fille qui sourit coincée dans un sous-verre, un cadre fantaisie, un bord de mer,
Et personne ne bouge dans la tribu des yeux rouges,
Tous différents, les mêmes photos pourtant
... Les grands derrière, les p'tits devant.
Quelques photos de couple exposées comme des preuves,
Des photos de groupe, des amis qu'on punaise.
On vérifie d'ailleurs l'air de rien chez les autres,
Qu'on fait partie des leurs, qu'a côté de leurs têtes y'a la nôtre.
Sur la cheminée du salon des grands-parents,
Le casting tout entier de tous les p'tits enfants
... Les grands derrière, les p'tits devant.
Les albums familiaux sont les manuels d'histoire,
Qu'on regarde jamais, qu'on réserve au placard.
Quand il était jeune, quand t'étais petit,
Quand elle était enceinte, quand ils étaient en vie.
Portraits de fin d'année des gosses trop bien peignés,
On dirait vraiment qu'ils ont mangé du ciment
... Les grands derrière, les p'tits devant.
La photo censurée, elle s'y trouvait pas belle,
Aussitôt développée, direct à la poubelle.
Mignonne en paréo au retour de la plage,
Elle enlèvera pas le haut, c'est dommage.
Le portrait qui fait rire du permis de conduire,
Celui qui fait peur, qu'est-ce que c'est qu'cette coiffure ?
Qu'elles soient en couleur ou bien en noir et blanc,
On fait tous, quelle horreur ! les mêmes photos tout l'temps
... Les grands derrière, les p'tits devant.
Qu'est-ce qui nous pousse au fond à refaire à la chaîne,
Tous les mêmes photos qu'on a vu par centaines,
Des photos de monuments qui sont jamais très belles,
Mais c'est nous qui l'a fait c'est pas la carte postale.
Les photos de voyage à l'autre bout de la terre,
Les mêmes paysages, des mêmes belvédères .
Nous sur un chameau, nous au ski en hiver,
Re-nous sur un bateau, et les épices du souk du Caire.
Re-re-nous à Pâques, y'a deux ans déjà,
Re-re-re-nous à la Toussaint à côté d'Etretat .
C'est vrai qu'on voit pas bien, que la photo est mauvaise,
Mais par la salle de bain je te jure on devinait les falaises !
Et ces photos souvenirs qu'on stocke acharnés
Pour pas qu'on puisse nous dire qu'on a pas profité.
Rangées dans un tiroir celles qu'on veut plus voir
Et classées dans des livres des photos d'archives.
J'ai encore jamais vu et ça chez personne,
Sa copine toute nue au dessus du téléphone,
La photo d' son patron dans aucun salon,
Mais des vues de bords de mer, ah ça putain on sait l' faire !
Qu'on les range en vrac, qu'on les colle au mur,
Au fond d'un portefeuille ou dans un disque dur.
Au fin fond de la Creuse, à Paris 16ème,
On prend les mêmes poses,
Nos photos sont les mêmes.
Qu'on soit le frère, la soeur, les parents, la tante,
Toujours les mêmes photos, mates ou brillantes.
Des images inutiles sur toutes les vieilles pierres,
Le Mont-Saint-Michel, et les épices du souk du Caire...
Bénabar
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